Actualités 30.09.2020

foodwatch presse la Commission européenne d'interdire l'export de pesticides dangereux

iStock/chas53

Alors que la pression de l’opinion publique monte sur les géants des pesticides, foodwatch presse directement la Commission européenne de renforcer la réglementation sur les produits phytosanitaires dans notre alimentation. 

Les pesticides les plus toxiques évalués en Europe comme dangereux pour la santé humaine, la santé animale ou l'environnement ne sont pas autorisés à être utilisés dans les États membres de l'Union européenne (UE). Toutefois, ces pesticides interdits d’usage en Europe peuvent être produits dans les états membres et vendus légalement dans des pays tiers.  L'exportation de ces substances met inutilement en danger la vie et la santé des personnes dans les pays hors de l'UE. C'est un exemple flagrant de « deux poids, deux mesures ». foodwatch demande donc la mise en place d’une réglementation plus stricte.

Autoriser l'exportation de pesticides interdits dans l'UE vers des pays tiers sous-entend que la vie des personnes dans ces pays importe moins que la vie de celles dans l'UE. C'est inacceptable.
Dr. Thilo Bode Directeur de foodwatch International

Bayer-Monsanto, BASF & Co : les profits avant les gens

Depuis avril 2020, plus de 57 000 personnes ont demandé à Bayer, BASF et Syngenta d'arrêter la production et l'exportation de pesticides interdits dans l'UE en signant la pétition foodwatch "Stop au boomerang empoisonné ! Ni production, ni exportation de substances interdites".
5 mois plus tard, les géants des pesticides n'ont toujours pas pris de mesures pour changer leurs pratiques commerciales toxiques. Si nous attendons de ces entreprises qu'elles prennent l’initiative d’agir en faveur des droits de l'Homme et de la protection de l’environnement, l'attente sera longue, comme en témoigne notre échange de courriers avec Bayer. Ces multinationales n’ont clairement pas la volonté de réduire leurs profits au bénéfice de la société et de l’intérêt général. 

Bayer et BASF réalisent d'énormes bénéfices en vendant des pesticides dangereux qui ne sont pas approuvés dans l'UE. Leurs sièges sont pourtant basés dans l'UE et il relève donc de la responsabilité de l'UE d'assurer le rôle de garde-fou. Cela vaut aussi bien pour les citoyens de l'UE que pour ceux des pays tiers. Les gens doivent passer avant l’argent !
Karine Jacquemart Directrice de foodwatch France

La réglementation européenne doit mettre fin au « deux poids, deux mesures »

foodwatch s’est donc adressée directement à quatre Commissaires européens, en charge de l'agriculture, de la santé et de la sécurité alimentaire, de l’environnement et enfin du commerce pour presser la Commission européenne d'interdire la production et l'exportation de pesticides interdits dans l'UE en raison de leurs risques pour la santé et l'environnement. foodwatch demande aux responsables de renforcer la législation pour garantir que les résidus de ces pesticides dangereux et bannis ne finissent pas dans l'assiette des consommateurs européens.
La France a pris l’initiative d’une interdiction de ces produits, sous l’impulsion d’ONG pendant les débats sur la Loi Agriculture et alimentation de 2018. 
Cette décision d’interdiction, qui devra entrer en application en 2022, est depuis lors sous le feu des lobbies des pesticides qui tentent de la bloquer. Heureusement, le Conseil constitutionnel a défendu cette décision début 2020, mais tout l’enjeu reste de la faire adopter au niveau européen. 

Des débats ont lieu au Parlement européen et dans les plus grandes instances, continuons à faire entendre nos voix de contre-pouvoir citoyen, et à pointer du doigt les géants au cœur de ce scandale : signez la pétition !
 

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