Communiqués de presse 07.07.2016

Des Kinder Maxi contaminés aux hydrocarbures

foodwatch révèle que des barres chocolatées Kinder Maxi achetées en Allemagne sont contaminées par des huiles minérales aromatiques (MOAH). Ces substances sont dangereuses pour la santé puisqu’elles sont potentiellement cancérogènes, peuvent altérer notre patrimoine génétique et agir comme des perturbateurs endocriniens, selon l’EFSA, l’agence européenne de sécurité des aliments.

foodwatch France avait testé plus de 40 produits de grande consommation – lentilles, couscous, riz, pâtes, céréales, chocolat en poudre, etc. - en octobre dernier et déjà montré toute l’ampleur du problème : 60% des aliments achetés dans des supermarchés français et évalués en laboratoire présentaient des quantités inquiétantes d’huiles minérales, des dérivés de pétrole.

Le fabricant de Kinder, le groupe italien Ferrero, n’a pour le moment pas répondu à foodwatch France. Mais dans un communiqué diffusé à la presse au compte-gouttes, Ferrero affirme respecter la loi. « Une réponse cynique, selon Ingrid Kragl, directrice de l’information chez foodwatch France, puisqu’il n’existe aucune réglementation protégeant les consommateurs des risques auxquels ils sont exposés avec ces huiles minérales. D’où notre pétition qui a déjà rassemblé plus de 90.000 signatures. Car il s’agit d’un risque majeur pour la santé publique. Or des solutions existent pour empêcher cette contamination : il faut les rendre obligatoires. »

Dans son communiqué, Ferrero ne nie pas le problème et reconnaît que la contamination peut avoir différentes sources. L’industrie agroalimentaire est au courant depuis des années. D’ailleurs, aucune des grandes marques ciblées par foodwatch en France ne remet en question l’épineuse question posée par les huiles minérales. Mais en l’absence de législation – tant au niveau européen que français - et parce que ces huiles minérales ne sont de toute façon pas visibles à l’œil nu par les consommateurs, les fabricants ne semblent pas prêts à rendre leurs produits plus sûrs tant qu’ils n’y seront pas contraints.

De grands noms de l’alimentation ont pourtant indiqué à foodwatch être favorables à une réglementation : Carrefour, Casino et Michel-Edouard Leclerc. On peut légitimement se demander combien de tests foodwatch devra réaliser jusqu’à ce que nous puissions enfin manger sans risque ?