Actualités 25.06.2018

Malbouffe et marketing ciblant les enfants : il est temps d’agir !

Que ce soit au niveau français ou européen, les experts sont d’accord : il faut encadrer la publicité et le marketing ciblant les enfants pour des produits trop gras, trop sucrés, trop salés. Pourquoi ? Car cette pratique bien trop répandue parmi les industriels de la malbouffe favorise le développement de maladies chroniques. Face à l’épidémie mondiale de surpoids et d’obésité, qui touche 1 enfant sur 6 en France, les responsables politiques doivent agir au plus vite pour protéger la santé des plus jeunes

On ne peut pas faire confiance aux industriels pour limiter et encadrer d’eux-mêmes le marketing alimentaire. Les chartes « volontaires » sont inefficaces. L’Organisation mondiale de la Santé alerte d’ailleurs depuis des années sur le besoin de réglementer la publicité ciblant les enfants pour lutter contre l’obésité, et la Stratégie nationale de santé publique 2018-2022 (Ministère de la Santé) prévoit de limiter l’influence de la publicité et du marketing alimentaire sur les enfants pour « des aliments peu favorables au plan nutritionnel ». 

Les discussions parlementaires actuelles autour de la loi Agriculture et alimentation qui fait suite aux Etats généraux de l’alimentation sont donc une opportunité pour interdire les pratiques irresponsables des industriels de la malbouffe.

Surpoids et obésité : un enjeu de santé publique

Dans le monde, le surpoids et l’obésité touchaient 41 millions d’enfants de moins 5 ans et 340 millions d’enfants et d’adolescents âgés de 5 à 19 ans en 2016. En 40 ans, les cas d'obésité chez l’enfant et l’adolescent ont été multipliés par dix, selon l’OMS.  

En France, 1 enfant sur 6 est en surpoids ou obèse et risque de le rester à l’âge adulte. Résultat : le surpoids (obésité incluse) touche un adulte sur deux, facteur de risque aggravant les maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires ou le diabète. Le diabète tue chaque année au moins 34 000 personnes en France et conduit à l’amputation des membres d’environ 10 000 personnes par an. La surcharge pondérale représentait ainsi un coût social de 20 milliards d’euros pour l’année 2012. 

L’industrie de la malbouffe cible nos enfants en toute impunité

Organisation de fêtes d’anniversaire pour les tout-petits, campagnes de promotion publicitaires, étiquetage ayant recours à une mascotte, des personnages animaliers ou de dessins animés, offre de jeux gratuits, advergames*, sponsoring, placement de produits et recours aux youtubeurs (parfois des youtubeurs enfants), etc. : fabricants et distributeurs ne manquent pas d’imagination pour cibler les enfants dans leur communication. L’influence de ces pratiques sur les enfants impacte la consommation des foyers, puisque la quasi-totalité des parents tient compte de l’avis de son enfant

foodwatch a déjà interpellé plusieurs groupes comme Coca-Cola, Nestlé ou encore Mondelez - qui détient la marque LU - à ce sujet. Des dizaines de milliers de consommatrices et consommateurs ont signé les pétitions lancées par foodwatch, mais les marques ciblées n’ont pas encore changé leurs pratiques et nient s’adresser aux enfants. Rappelons que ces mêmes groupes sont pourtant signataires d’une Charte volontaire européenne, à travers l’initiative "EU Pledge", dans laquelle ils s’engagent – sur le papier – à ne pas cibler les enfants dans leur communication. L’autorégulation ne fonctionne pas : il faut une loi, pour fixer des règles claires à l’ensemble des industriels.  

Demandez aux responsables politiques de protéger la santé de nos enfants et d’interdire la publicité qui cible les enfants pour des produits trop gras, trop sucrés, trop salés, sur tous supports (tv, internet etc.). Signez la pétition