Actualités 30.10.2019

Lait pour bébés contaminés : pour Nestlé et Danone, tout va bien

Les résultats de nos tests effectués dans trois laboratoires certifiés sont formels : deux laits en poudre pour bébés achetés en France sont contaminés par des substances toxiques dérivées de pétrole (les hydrocarbures aromatiques d’huile minérale ou MOAH). Alors que ces substances sont reconnues potentiellement cancérogènes, mutagènes et perturbateurs endocriniens les fabricants concernés, eux, ne voient pas le problème ! 

Pire, au lieu de rappeler les produits contaminés comme nous l’exigeons - Nidal Lait en poudre 1er âge, de 0 à 6 mois pour Nestlé et Gallia Galliagest Croissance sans lactose, de 12 mois à 3 ans pour Danone – ces deux géants de l’alimentation pour bébés se contentent de répondre aux parents préoccupés qu’ils peuvent donner ce lait à leurs enfants sans aucune inquiétude. La communication de Danone et Nestlé n’est pas du tout à la hauteur de l’enjeu et ne répond en rien aux demandes légitimes de foodwatch et des dizaines de milliers de signataires de notre pétition. Il faut continuer de dénoncer le déni de ces deux mastodontes. !

Nestlé et Danone contournent le problème

Les parents sont, à juste titre, inquiets de réaliser que deux multinationales comme Nestlé et Danone non seulement commercialisent des produits contaminés par des MOAH, substances toxiques, mais ne semblent pas prendre le sujet très au sérieux. Interpellés par de nombreux consommateurs, les deux marques font invariablement la même réponse : « les produits peuvent être consommés en toute sécurité ». Danone va même jusqu’à affirmer : « nos tests n’ont pas détecté d’huile minérale ». Les deux industriels tentent de semer le doute alors que la contamination a été confirmée par trois laboratoires utilisant les deux technologies les plus en pointe. 
Nestlé prétend respecter la réglementation applicable et Danone dit effectuer des contrôles qui vont plus loin que la réglementation en vigueur. Problème : il n’y a pas aujourd’hui de réglementation pour interdire cette contamination, ni en France ni en Europe. C’est même un objectif majeur de la campagne de foodwatch en Europe, et les industriels le savent bien. De qui se moque-t-on ? 
Encore plus abracadabrant, Danone va jusqu’à communiquer sur le fait qu’elle ne met pas volontairement d’huiles minérales dans ses recettes. Mais heureusement ! Il s’agit bien sûr d’une contamination accidentelle, comme nous l’avons largement expliqué dans notre rapport détaillé

Nestlé et Danone incapables de nous prouver que leurs produits ne sont pas contaminés

Nous avons demandé à Nestlé et Danone ce qui leur permettait d’affirmer avec tant de confiance que leurs produits n’étaient pas contaminés. Leurs réponses sont loin d’être convaincantes. Nestlé essaie même de nous balader en proposant de nous rencontrer. Bref, Nestlé esquive nos questions.  
Pourtant il y a urgence à rappeler les produits contaminés ! Il ne devrait plus y en avoir dans les rayons des supermarchés. Cela fait quatre ans déjà que nous alertons Nestlé sur cette problématique que nous avions déjà révélée en 2015. Nous avons même déjà longuement rencontré leurs experts sur ces questions par le passé. Résultat aujourd’hui : le problème n’est toujours pas réglé. Et c’est grave. Car les huiles minérales les plus dangereuses sont invisibles à l’œil nu. Il faut des tests longs, coûteux et pointus pour les détecter. Les consommateurs ne sont pas armés pour se défendre. Et au lieu de faire de la santé des tout-petits leur priorité, Nestlé et Danone gagnent du temps en embrouillant le débat.  
Rappelons que l’Anses, l’agence française de sécurité des aliments ainsi que son équivalent européen, l’EFSA, sont très claires à ce sujet : toute exposition aux hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales dans l’alimentation présente un danger pour la santé. Il ne doit tout simplement y avoir aucune présence détectable de MOAH dans nos assiettes.