Communiqués de presse 09.11.2017

Glyphosate : pas de majorité qualifiée pour l’autoriser cinq ans de plus. Les ONG maintiennent la pression

L’industrie chimique espérait que l’autorisation européenne de l’herbicide le plus vendu et le plus controversé au monde serait prolongée de cinq ans. Aucune majorité qualifiée parmi les Etats membres n’a permis aujourd’hui de prendre cette décision. Générations Futures, foodwatch et la Ligue contre le cancer s’en félicitent. Car chaque jour d’autorisation du glyphosate est un jour de trop pour la santé des citoyens et des agriculteurs. Le gouvernement français et ses partenaires européens disposent de suffisamment d’arguments pour le faire interdire sans attendre. En France, plus de 8 personnes sur 10 réclament une interdiction immédiate du glyphosate.

Pour Générations Futures, foodwatch et la Ligue contre le cancer : « L’absence de majorité qualifiée parmi les Etats européens aujourd’hui montre que tout n’est pas encore joué et que l’interdiction du glyphosate peut encore passer. Il reste très peu de temps avant la fin de l’année. La France doit jouer son va-tout et ne pas permettre à la Commission européenne de passer en force. »

En effet, la Commission européenne vient d’annoncer qu’elle soumettra à nouveau sa proposition de renouveler le glyphosate pour cinq ans d’ici la fin novembre en Comité d’appel, constitué de représentants des Etats membres.

Lors du vote ce 9 novembre, 14 pays ont voté pour le renouvellement (République tchèque, Danemark, Estonie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Slovénie, Espagne, Hongrie, Slovaquie, Finlande, Suède, Royaume-Uni), 9 ont voté contre (Belgique, Grèce, France, Croatie, Italie, Chypre, Luxembourg, Malte, Autriche) et 5 se sont abstenus (Bulgarie, Allemagne, Pologne, Portugal, Roumanie).

Les trois organisations rappellent que tout converge vers une interdiction : la pression des citoyens qui réclamaient la sortie du glyphosate sans attendre, mais aussi de nombreuses organisations dont des associations d’anciens agriculteurs malades, des députés français et européens, le scandale des Monsanto papers … Surtout, le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé, a classé le glyphosate parmi les cancérigènes probables chez l’homme en mars 2015.

Générations Futures, foodwatch et la Ligue contre le cancer appellent le gouvernement français à s’engager dès maintenant pour une interdiction du glyphosate, et à mettre en place un plan d’accompagnement des agriculteurs efficace.