Communiqués de presse 30.03.2017

Etiquettes illisibles : foodwatch répond à la bourde du Commissaire européen par une pétition

Le Commissaire européen en charge de la Santé et de la Sécurité alimentaire ne parvient pas à lire les étiquettes des aliments. Vytenis Andriukaitis l’a déclaré publiquement la semaine dernière : « Même avec mes lunettes. C’est absolument impossible ». Pour foodwatch, la taille des caractères de 1,2 millimètre prévue par la réglementation européenne est effectivement insuffisante. Déchiffrer les informations de base sur la composition des denrées est un casse-tête pour des millions de consommateurs. foodwatch lance donc une pétition pour demander à la Commission européenne d’imposer enfin une taille de caractères plus grande, et de définir des critères pour améliorer la lisibilité.

« Je ne regarde jamais l'étiquetage. Je ne peux pas le lire même avec mes lunettes. C'est absolument impossible », a déclaré Vytenis Andriukaitis, Commissaire européen en charge de la santé et de la sécurité alimentaire lors d’une conférence à laquelle il participait à Bruxelles la semaine dernière. (*)

Monsieur Andriukaitis occupe le plus haut poste au sein de l’Union européenne en matière de politique alimentaire. Ses déclarations en forme d’aveu ont mis le feu aux poudres au sein de l’organisation de défense des consommateurs foodwatch qui lance une pétition pour le sommer de prendre ses responsabilités.


Les consommateurs – y compris monsieur Andriukaitis – peinent en effet à savoir ce que renferment leurs aliments du fait de la petite taille des caractères ou d’une mise en forme inadaptée. Le règlement européen INCO (INformation COnsommateur) prévoit depuis décembre 2014 que la taille de police minimum soit de 1,2 millimètre (calculée sur la taille du ‘x’) et descende même jusqu’à 0,9 millimètre pour les petits emballages. Une aberration qui permet aux fabricants de minimiser les informations pourtant essentielles, à savoir la composition de leurs produits, leur laissant toute la place pour la marque et autres allégations marketing.

Pour Karine Jacquemart, directrice de foodwatch France : « Il est du devoir de Monsieur Andriukaitis de mettre fin à cette situation. La taille de police minimum pour les informations obligatoires sur les emballages alimentaires doit être considérablement augmentée. De plus, des critères contraignants doivent être définis concernant la lisibilité des étiquetages alimentaires, par exemple en ce qui concerne les contrastes de couleurs et les interlignes ».

En 2008, la Commission européenne prévoyait de fixer à 3 millimètres la taille de police minimum requise sur les emballages. L’industrie agroalimentaire avait protesté, faisant primer le marketing sur l’information des consommateurs. 

Près de deux Français sur trois ont du mal à trouver des produits faciles à lire et clairement étiquetés, selon une étude Nielsen parue en 2014. foodwatch, association indépendante, milite précisément pour plus de transparence dans le secteur alimentaire.

(*) Propos tenus lors de la conférence organisée par SAFE Advocacy Food Europe à Bruxelles. Citation originale (en anglais) parue dans un article de ‘EU food policy’ (24/03/2017) : « I never look at labelling », he continued, saying that he was 65 and that « I cannot read it even with my glasses. It is absolutely impossible. »