Communiqués de presse 31.08.2018

La guerre du Nutri-score devient européenne, selon foodwatch

La guerre de l’information sur la réelle qualité nutritionnelle des aliments connaît un nouveau rebondissement. Certains géants de l’industrie agroalimentaire fourbissent leurs armes de désinformation et cela se passe à nos frontières, alerte foodwatch.

Paris, le 31 août 2018. Après la France, la Belgique, par la voix de sa Ministre de la santé, Maggie De Block, vient de s’engager sur le Nutri-score. Pour foodwatch, c’est une nouvelle étape très encourageante vers plus de transparence sur l’étiquetage des produits achetés par les consommateurs en Europe. Mais cela ne suffit pas : le caractère non-obligatoire de ce logo fait que tous les industriels ne jouent pas le jeu. 

Les géants Nestlé, Coca-Cola, Unilever, Mondelez, PepsiCo développent d’ailleurs leur propre logo fantaisiste par portion, appelé « Evolved Nutrition Label », pour s’opposer au Nutri-score et obtenir moins de voyants rouges (voir visuel barquettes LU, marque appartenant au groupe Mondelez). Nestlé vient juste d’annoncer les pays dans lesquels l’industriel va le déployer dans un premier temps: en Belgique, à Chypre, en Grèce, au Portugal, en Pologne et en Espagne. C’est une stratégie dangereuse de désinformation et de blanchiment d’image des produits vendus par les industriels de la malbouffe, que foodwatch dénonce.

Pour Mégane Ghorbani, responsable de campagnes chez foodwatch : « Les consommateurs∙rices risquent d’être perdus entre un logo fiable comme le Nutri-score et un logo fantaisiste développé par l’industrie à son avantage. Face aux tactiques de désinformation, la seule solution est de rendre obligatoire au niveau européen un logo nutritionnel tel que le nutri-score, clair et reconnu scientifiquement. » 

Notes : 

Le dispositif nutri-score adopté officiellement par la France et de nombreux fabricants (Danone, Fleury Michon, McCain, Auchan, Casino, etc.) de manière volontaire, a été développé indépendamment de l’influence de l’industrie agro-alimentaire. Par le biais d’un logo coloré, il permet de noter de A à E les qualités nutritionnelles des aliments.

Avoir une information claire en un clin d’œil sur les qualités nutritionnelles des produits qu’on achète est aujourd’hui très compliqué, et ce n’est pas sans raison. Au moment des discussions sur le règlement européen d’information aux consommateurs (qui date de 2011), le lobby de l’agro-alimentaire avait dépensé 1 milliard d’euros (source :  Corporate European Observatory, 2010) pour empêcher la mise en place d’un étiquetage nutritionnel obligatoire au niveau européen.

L’annonce de la contre-attaque par Nestlé, 28 août 2018