Communiqués de presse 20.12.2016

Terrines de canard : vous mangez surtout du porc, avertit foodwatch

foodwatch s’est intéressée de près à la composition des terrines, produits prisés en cette fin d’année. Le constat est accablant : la plupart des marques et fabricants trichent sur l’étiquette. La majorité des terrines de canard contiennent… du porc, et même beaucoup plus de porc que de canard dans plusieurs cas. Pourtant seul le canard est vanté à l’avant de l’emballage. Une pratique légale dénoncée par foodwatch, qui épingle plusieurs fabricants, dont la marque phare Hénaff.

De nombreux fabricants de terrines camouflent la véritable nature de leurs produits et vantent exclusivement les ingrédients les plus vendeurs à l’avant de l’emballage, même quand ceux-ci sont présents en faible quantité. Derrière la mention « terrine de canard » se cache en réalité souvent un produit composé en grande quantité de gorge de porc, viande de porc, foie de porc, gras de porc, couenne… : du porc sous toutes ses formes dans des terrines qui ne contiennent qu’environ 20% du canard vanté sur l’étiquette. Une arnaque révélée par foodwatch qui s’est intéressée de près à ces produits très plébiscités en période de fêtes.

Parmi les produits repérés par foodwatch, la marque phare Hénaff promet ainsi une « Terrine de canard aux noisettes croquantes » dont l’ingrédient principal - plus de 2/3 - est le porc : viande de porc, foie de porc, couenne. Cette terrine contient à peine 21,8% de canard. Qu’à cela ne tienne, le fabricant affiche une image du palmipède et se garde bien d’annoncer à l’avant que sa terrine renferme surtout du porc.

« Promettre une terrine de canard alors qu’elle contient majoritairement du porc est inacceptable. Hénaff, et toutes les autres marques, doivent arrêter d’abuser la confiance des consommateurs et afficher des informations claires sur les produits. Ici, on devrait lire ‘terrine de porc et de canard’ », commente Chloé Stevenson de foodwatch.

Malheureusement cette pratique peu honnête est parfaitement légale. Le Code des usages de la charcuterie, rédigé par les professionnels eux-mêmes permet en effet qu’une terrine de canard ne contienne que 20% de viande de canard. Le fabricant peut donc compléter avec 80% d’autres ingrédients sans qu’il soit obligatoire de les mentionner à l’avant de l’étiquette. 20%, c’est le strict minimum auquel se limitent d’ailleurs la plupart des industriels épinglés par foodwatch.

Ce qui est ici légal n’est pas légitime pour autant. foodwatch demande à Hénaff et aux autres marques d’étiqueter leurs produits de façon plus honnête – « Terrine de porc et de canard » - et aux pouvoirs publics d’interdire ces abus, sanctions à l’appui.

En attendant que fabricants et politiques respectent enfin le droit des consommateurs à des informations transparentes, foodwatch avertit les consommateurs que de nombreuses marques de terrines les induisent également en erreur : Carré d’Eden, Carrefour, Comtesse du Barry, Côté Table (Leclerc), Labeyrie, Mère Lalie, Monoprix, Onno (Intermarché), Saveurs U (Système U).