Actualités 14.09.2017

CETA : le gouvernement valide l’entrée en application provisoire malgré les risques soulevés par la Commission Macron

Le gouvernement vient d’annoncer que l’entrée en application provisoire du CETA serait bien maintenue au 21 septembre, au cours d’une réunion qui s’est tenue ce 13 septembre au Quai d’Orsay, autour du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne. Un déni de démocratie inacceptable puisque la Commission Macron a alerté sur les risques du traité la semaine dernière. 

foodwatch était invitée à parler des « enjeux liés au CETA » - l'accord de libre-échange entre l'UE et le Canada - avec de nombreuses autres parties prenantes : organisations de la société civile, syndicats, industriels, députés. Tous et toutes autour de la table étaient d’accord avec les conclusions du rapport de la Commission nommée par Emmanuel Macron et qui a alerté la semaine dernière sur de sérieux risques pour le climat, la santé, l’alimentation, l’agriculture. Tous, sauf le MEDEF et l’industrie du textile.

Pourtant, malgré ce document accablant, le gouvernement français a affirmé ne pas pouvoir empêcher l’entrée en application provisoire du CETA. En refusant de renégocier l'accord, il sacrifie notre agriculture et notre environnement sur l’autel d’un « réalisme » qui échappe à l’intérêt général. Cette position du gouvernement trahit ainsi la promesse de campagne d’Emmanuel Macron d’aller renégocier le CETA en cas de risques avérés par cette commission. 

Pour foodwatch, l’Institut Veblen et la Fondation pour la Nature et l’Homme, la protection de l’environnement et la santé des Européens devraient primer sur la promotion des échanges. C’est pourquoi nous appelons le gouvernement à refuser l’entrée en vigueur provisoire du CETA prévue le 21 septembre afin de le renégocier.

Le Président est-il prêt à prendre les risques mis en avant par la Commission qu’il a lui-même nommée et promis de suivre ? Nous attendons d’Emmanuel Macron qu’il tienne sa promesse électorale. A défaut d'une véritable remise en question du contenu actuel de l'accord, toute autre mesure ne sera que de la poudre aux yeux, en contradiction avec la volonté affichée du Président de la République de transformer la politique commerciale de l’Union européenne.