Actualités 24.11.2017

Malgré les 15 ans du règlement européen sur l’alimentation, de nouveaux scandales restent inévitables.

Alors que le règlement européen établissant les grands principes de la législation alimentaire célèbre son 15e anniversaire, la Commission européenne discutera de son éventuelle révision ce lundi 27 novembre. Pour foodwatch qui publie une analyse critique, le règlement 178/2002 ne répond absolument pas aujourd’hui aux besoins des consommateurs européens. Les scandales alimentaires de la viande de cheval ou des œufs au fipronil, en passant par les arnaques quotidiennes sur l’étiquetage ou encore les risques pour la santé liés à l’utilisation de contaminants ou de pesticides comme le glyphosate illustrent le fossé entre l’esprit de la législation et la réalité dans nos assiettes. L'influence démesurée des lobbies de l’industrie agroalimentaire qui freinent la mise en œuvre du règlement doit cesser.

Lorsqu’il a été adopté, le règlement sur la législation alimentaire a été salué comme un véritable progrès. Quinze ans plus tard, l’organisation européenne foodwatch, experte des questions d’alimentation, déchante et le fait savoir en publiant une analyse critique de cette législation.

La direction générale européenne de la santé et de la sécurité alimentaire (DG santé) discutera de l’éventuelle révision du règlement ce lundi 27 novembre, un refit dans le jargon de l’UE. L’occasion pour foodwatch de souligner l’énorme fossé entre l'esprit de la législation alimentaire – qui va dans le bon sens - et la réalité. Pour protéger réellement les consommateurs, les principes directeurs du règlement 178/2002 doivent être véritablement mis en œuvre. Or on en est loin.

« Quinze ans après l'entrée en vigueur de la loi européenne sur l'alimentation, les informations trompeuses dans les supermarchés, les scandales alimentaires comme les lasagnes à la viande de cheval ou les œufs au fipronil mais aussi les risques pour la santé liés à l'utilisation de pesticides comme le glyphosate sont malheureusement une réalité, souligne Thilo Bode, fondateur et directeur de foodwatch International. L’influence démesurée des lobbies de l’industrie agroalimentaire freine la mise en œuvre de ce règlement pourtant essentiel. Cela doit cesser ! Il est grand temps que l'Union européenne protège les consommateurs des dangers pour la santé et des pratiques frauduleuses. »

Dans son analyse, foodwatch International identifie plusieurs problèmes majeurs dans le règlement 178/2002. Il faut avant tout que l’approche de prévention et les obligations prévues dans le texte, telles que le principe de précaution et la garantie de traçabilité, soient véritablement appliqués. Les lacunes de la législation doivent être comblées, par exemple pour obliger autorités publiques et entreprises à plus de transparence et de responsabilités. Opacité, ruses marketing et secret des affaires sont des excuses dont les citoyens ne se satisfont plus.