« Signer le CETA c’est renoncer à l’Accord de Paris », Denis Voisin (Fondation Nicolas Hulot)
Continuer les négociations du TAFTA, et signer le CETA reviendrait à renoncer à l’application de l’Accord de Paris avant même son entrée en vigueur. La signature de ces traités dits de « nouvelle génération », vont non seulement permettre de faciliter l’exportation des pétroles bitumineux venant d’Alberta mais aussi d’amoindrir la capacité des Etats à pouvoir légiférer.
En effet, l’institution de mécanismes d’arbitrages dans le CETA et l’institutionnalisation de la coopération règlementaire vont permettre aux multinationales d’attaquer les Etats qui prendront des décisions contraires à leur intérêts, comme c’est le cas aux Etats-Unis sur le projet d’oléoduc Keystone XL. Cela leur permettra d’intervenir également en amont de l’établissement de règles puisque désormais Canadiens et Européens devront se mettre d’accord pour arriver à un système de normes communes.
La signature du CETA fait donc peser un risque sur nos démocraties, aggravé s’il entre en vigueur avant un débat national.
Denis Voisin a rejoint la FNH début 2012 après avoir travaillé au Réseau Action Climat et pour le cabinet BeCitizen. Depuis 25 ans la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme œuvre à la transformation de nos sociétés par le changement des comportements individuels et collectifs.
Liens
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