Actualités 11.03.2016

Glyphosate : la contestation force la Commission à revoir sa copie

La Commission européenne espérait sans doute que la prolongation de l’autorisation du glyphosate serait une formalité. Ce ne sera pas le cas : la France, la Suède, l’Italie et les Pays-Bas se sont prononcés ces derniers jours pour l’interdiction. La pression continue de monter et les signatures de la pétition lancée par foodwatch, la Ligue contre le cancer et Générations futures aussi : plus de 124.000 citoyens se sont déjà mobilisés.

Les 7 et 8 mars, des experts venus de toute l’Europe se sont réunis. À l’ordre du jour, entre autres, la proposition de la Commission européenne de prolonger de 15 ans l’autorisation du glyphosate, pesticide omniprésent dont le risque cancérogène « probable » a été épinglé par l’Organisation mondiale de la santé. Malgré la controverse scientifique, la Commission estime donc qu’il est acceptable de faire courir un risque aux habitants de l’UE.

Pour beaucoup d’ONG, il est essentiel de faire respecter sans tarder le principe de précaution ancré dans les textes européens et donc d’interdire le glyphosate. En quelques jours, plus de 124.000 citoyens se sont mobilisés autour de la pétition lancée par foodwatch, la Ligue contre le cancer et Générations Futures.

Cette contestation n’est pas du goût du lobby agrochimique. Le communiqué du sobrement nommé « groupe de travail sur le glyphosate » est on ne peut plus clair : les activistes n’ont pas à « interférer » dans le processus décisionnel. Mais il semblerait qu’il soit trop tard et que cette « interférence » commence déjà à porter ses fruits puisque la décision des experts européens a été reportée par la Commission. La ministre de l’Environnement Ségolène Royal a annoncé que la France rejetterait le renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour 15 ans. Il faut désormais qu’une majorité de pays prennent position afin que l’herbicide, plus connu sous le nom de Monsanto, soit banni des sols et des assiettes en Europe.