Actualités 25.07.2016

Sondage : une majorité de Français opposée aux traités CETA et TAFTA

62% des personnes interrogées souhaitent que la France mette fin aux projets d’accords CETA et TAFTA. C’est le résultat d’un sondage réalisé par Harris Interactive et Sum of Us pour le collectif Stop-TAFTA, dont foodwatch est membre. Ce sont tout particulièrement les menaces pesant sur les normes et standards européens, notamment en matière d’alimentation, qui inquiètent.

Le rejet des traités de commerce entre l’Union européenne et les Etats-Unis (TAFTA) mais aussi entre l’UE et le Canada (CETA) est désormais majoritaire dans la population française. 81% des personnes interrogées estiment que le CETA et le TAFTA remettraient en question les lois ou «normes» françaises protégeant la santé, la qualité de l’alimentation, l’environnement, et le climat. C’est le signe que la mobilisation engagée par des dizaines d’organisations de la société civile, et de collectifs présents dans l’ensemble du pays, porte ses fruits.

Cette défiance des citoyens à l’égard de traités, qui contrairement à ce que leur nom laisse à penser, vont bien au-delà de simples négociations commerciales, porte d’abord sur le contenu. La course au moins-disant qui semble être le credo de la Commission dans ces traités se traduit en effet par des menaces très concrètes  sur les normes européennes en matière d’étiquetage des aliments, d’OGM ou encore d’utilisation des pesticides. La justice privée réservée aux entreprises étrangères, et qui ne sera, de fait, accessible qu’aux multinationales, suscite également une ferme opposition. 7 personnes sur 10 qualifient cette disposition de « mauvaise chose », 46% affirmant même qu’il s’agirait d’une « très mauvaise chose ».

Mais le rejet des traités CETA et TAFTA porte également sur leur mise en œuvre, c’est-à-dire la façon qu’ont les gouvernements européens et la Commission de contourner les élus nationaux. 80% des Français sont opposés à ce que les traités transatlantiques entrent en vigueur avant d’avoir été examinées et ratifiées par le Parlement français. Or la Commission annonçait début juillet son souhait de voir ces accords appliqués de manière provisoire avant même leur ratification par les Parlements nationaux .