Actualités 02.06.2023

Nutri-Score : un algorithme révisé pour encore plus d’efficacité

Ça bouge dans les rayons alimentation : pour améliorer son efficacité, le comité scientifique du Nutri-Score a mis à jour l’algorithme de l’étiquetage nutritionnel, c’est-à-dire le calcul qui permet de donner une note de A à E à un produit. Le petit logo coloré est plus que jamais utile dès qu’il s’agit d’aider les consommateurs et consommatrices à faire des choix d’alimentation simples et sains. Explications.  

Une révision de l’algorithme du Nutri-Score, c’est quoi ce charabia ?

Des expert·es indépendant·es des sept pays qui ont adopté le petit étiquetage nutritionnel (France, Allemagne, Pays-Bas, Espagne, Belgique, Suisse, Luxembourg), regroupé·es dans un comité scientifique chargé d’évaluer l’efficacité et la cohérence du Nutri-Score, ont mis au point des changements pour mieux noter les produits dans les rayons : pour quoi faire ? 

Mettre à jour l’algorithme du Nutri-Score vise à améliorer son efficacité, en prenant en compte les progrès des connaissances scientifiques en matière d’alimentation, les évolutions des produits dans les supermarchés et l’utilisation réelle, par les consommateurs et consommatrices, du logo dans les rayons. En bref, l’objectif de la révision de l’algorithme est d’obtenir une meilleure classification des aliments, en cohérence avec les recommandations nutritionnelles de santé. 

Après la révision de l’algorithme pour les aliments en juillet 2022, le comité scientifique du Nutri-Score a mis à jour l’algorithme des boissons en mars 2023. Ces changements seront effectifs en Europe d’ici à la fin de l’année 2023, date à partir de laquelle les industriels auront deux ans pour adapter le Nutri-Score de leurs produits selon ce nouvel calcul.  

Quels changements pour le Nutri-Score au rayon alimentation ?

Les modifications de l’algorithme du Nutri-Score dans l'alimentation font intervenir plusieurs changements et permettent notamment de : 

  • Mieux noter les poissons gras, en reconnaissant leurs apports nutritionnels dans le cadre d’une alimentation saine ;
  • Mieux distinguer les produits laitiers non sucrés et sucrés, et les différents types de fromage ;
  •  Attribuer une meilleure note aux huiles moins riches en graisses saturées (olive, noix, colza…), ainsi que les aliments qui en contiennent ;
  • Classer plus favorablement les aliments complets riches en fibres et les produits raffinés (riz, pâtes, pain…) ;
  • Noter plus justement les produits selon leur teneur en sucre ou en sel 
     

Quelles modifications pour le Nutri-Score des boissons ?

La révision de l’algorithme des boissons fait intervenir plusieurs changements dans le calcul du Nutri-Score. Le lait, les boissons lactées et les boissons végétales, qui à l’origine étaient intégrés dans l’algorithme des aliments, ont été inclus dans cet algorithme. Cette évolution permet d’assurer une classification plus favorable du lait écrémé et demi-écrémé et de faire la différence entre les types de lait selon leur teneur en matières grasses, et les boissons lactées sucrées.

Autre changement important : les produits contenant des édulcorants ont été déclassés et vont désormais obtenir un moins bon score. C’est une bonne nouvelle, notamment pour les sodas, car cela permettra d’éviter que les industriels modifient la recette de leur produit pour obtenir un meilleur Nutri-Score,en substituant les édulcorants au sucre.

D’autres paramètres ne changent pas. L’eau reste la seule boisson à obtenir un score A : c’est la seule boisson recommandée sans réserve par les organisations internationales de santé. Toutes les autres boissons, y compris celles qui sont naturellement faibles en calories, sont ainsi classées entre B et E. Les notes attribuées aux jus de fruit, aux nectars et aux smoothies ne changent pas : les scientifiques ont estimé que l’algorithme les classe jusqu’à présent correctement (C à E). 
 

Zoom sur le lait et les boissons lactées

Le nouvel algorithme du Nutri-Score distingue les types de lait par leur teneur en matières grasses et les distingue des boissons lactées sucrées :

  • Le lait de vache écrémé et demi-écrémé obtient un Nutri-Score B, restant la boisson avec la note la plus favorable après l’eau. Le lait entier obtient un C. Le lait entier provenant d’autres animaux, qui contient plus d’acides gras saturés, peut avoir une composition nutritionnelle différente et ainsi être moins bien noté.
  • Les boissons lactées sucrées (lait aromatisé) voient leur note chuter : elles ne peuvent plus être classées comme A ou B, comme c’était le cas dans le Nutri-Score précédent, et seront principalement classées en D ou E en raison de leur teneur en sucre. 
  • Les boissons fermentées à base de lait (y compris les yaourts sucrés et aromatisés) ne peuvent plus être classées dans la catégorie A, mais seront classées dans la catégorie C, D ou E en fonction de leur teneur en sucre. 
  • Les boissons végétales (y compris le soja, l’amande, l’avoine, le riz, etc.) ne seront plus classées A comme c’était le cas auparavant : selon leur composition nutritionnelle, elles auront un score de B à E.

Le Nutri-Score doit être rendu obligatoire en Europe

Le Nutri-Score est un étiquetage nutritionnel indépendant, développé scientifiquement et largement plébiscité par les consommateurs et consommatrices en Europe. Grâce à son système de notation et à son code couleur, le Nutri-Score est un outil clé en main qui aide à prendre des décisions d’achat plus simples et saines. Reconnu comme une mesure phare pour lutter contre l’augmentation des maladies chroniques comme l’obésité et le diabète de type 2, le Nutri-Score est un outil de santé publique efficace qui a déjà fait ses preuves, et qui doit dès à présent être rendu obligatoire dans tous les pays de l’Union européenne. 

Nutri-score en Europe, pourquoi est-ce une opportunité ?

Pour lutter contre les maladies non-transmissibles et aider les consommateurs et consommatrices à faire des choix d’alimentation plus sains, foodwatch se bat pour rendre le Nutri-Score obligatoire en Europe. Que faut-il retenir ? 

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