« L'UE négocie avec les lobbies, avec peu d'égard pour les citoyens », L. Verheecke (Corporate Europe Observatory)
La complicité entre négociateurs européens du TAFTA et lobbies des grandes entreprises est telle que 88% des réunions de la Commission sur le TAFTA entre janvier 2012 et février 2014 se sont tenues avec ces mêmes lobbies. L'industrie agroalimentaire (Nestlé, Mondelez, Cargill, FoodDrinkEurope, etc.) est au premier rang des rendez-vous.
C’est souvent la Commission elle-même qui sollicite les lobbies. Avant le début des négociations, la DG Commerce écrivait au lobby européen des pesticides (ECPA) que sa contribution au TAFTA était “plus que bienvenue”.
Durant les négociations du CETA, l'UE n'a pas réussi à interdire l'import de sables bitumineux du Canada. A ce jour, la Commission accuse un retard de plus de deux ans pour nous protéger des perturbateurs endocriniens.
Avant même que le CETA et le TAFTA soient ratifiés, le pouvoir que la Commission européenne offre aux lobbyistes de l'industrie est déjà préoccupant pour nos assiettes, notre environnement et notre démocratie.
Lora Verheecke est chargée de campagne et de recherche sur le commerce chez Corporate Europe Observatory. Corporate Europe Observatory (CEO), association basée à Bruxelles, est spécialiste des questions de lobbying sur les politiques européennes.
Liens
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