Actualités 28.04.2016

« Ces traités menacent le secteur agricole et les normes sanitaires », selon Aurélie Trouvé (agroéconomiste)

Des centaines d'accords de libre-échange ont vu le jour depuis 20 ans, prenant le relais de l'OMC pour instaurer une mise en concurrence encore plus brutale entre régions et entreprises du monde. Ils tirent vers le bas les standards sociaux et environnementaux, au grand bénéfice des multinationales. Ils menacent un droit essentiel : la souveraineté alimentaire des peuples.

Deux très grands accords se dessinent entre l'UE et l'Amérique : le CETA et le TAFTA. Les deux prévoient une quasi suppression des droits de douane agricoles, ôtant aux agricultures familiales les protections nécessaires face à des agricultures d'export bien plus offensives. Des études pour le Parlement européen ou le ministère de l'agriculture états-unien confirment ceci : le TAFTA amènera certes un peu plus d'exports européens de produits agricoles, mais surtout beaucoup plus d'imports et une perte de valeur ajoutée pour le secteur.

En outre, les multinationales déploient un lobbying intense pour faire sauter des normes sanitaires et phytosanitaires importantes.

Aurélie Trouvé est maître de conférences en économie à AgroParisTech. Ses travaux portent sur les politiques agricoles et de développement rural dans l’Union européenne. Ils donnent lieu à des expertises auprès d'acteurs publics et privés (Commission européenne, MAAF, organisations professionnelles agricoles, associations environnementales...). Elle est l'auteur de "Le business est dans le pré" (éd. Fayard)