Actualités 21.08.2025

Les eaux Hépar et Contrex contiendraient des taux de microplastiques « exorbitants » en raison de décharges laissées à l’abandon par Nestlé, révèle Mediapart

Les eaux du groupe Nestlé n’en finissent pas de faire couler beaucoup d’encre. En ce mois d’août 2025, Mediapart révèle que les eaux en bouteille Contrex et Hépar seraient contaminées aux microplastiques par les décharges sauvages de Nestlé.

Les conclusions de l’enquête menée pendant trois ans par l’Office français de la biodiversité (OFB) et l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement  et à la santé publique (Oclaesp, un service de police judiciaire de la Gendarmerie) que Mediapart publie révèleraient en effet que les eaux de Contrex et Hépar contiendraient des taux de microplastiques « exorbitants » en raison de décharges laissées à l’abandon par Nestlé qui ont pollué les sources d’eau. Un réel danger pour la santé.   

Mediapart partage ces informations tirées des conclusions de l’OFB : « Dans certains forages utilisés pour les eaux Hépar et Contrex de Nestlé, les taux de microplastiques, toxiques pour l’organisme, sont 5 à près de 3 000 fois supérieurs aux taux habituellement relevés dans des nappes phréatiques et des sources d’eau destinées à la consommation humaine ». 

Le cynisme de Nestlé

Par ailleurs, la note confidentielle de Nestlé que Mediapart s’est procurée révèlerait que la multinationale se préoccupe du fait que les « décharges de déchets industriels et de bouteilles en plastique » représentent un risque « réputationnel et financier ». Le Parquet de Nancy dénonce le « cynisme » de la multinationale. Mediapart rappelle que « les représentants de Nestlé Waters ont bien eu connaissance de ces décharges dès 2014, mais n’en ont informé l’État qu’en 2021 ». 

Ces révélations concernant les eaux en bouteille Hépar et Contrex démontrent une nouvelle fois l’opacité des pratiques de Nestlé et le déni de la multinationale face aux risques pour la santé.  

Microplastiques dans l’eau : des effets nuisibles sur la santé humaine

Selon Mediapart, Nestlé aurait ainsi non seulement pollué les sols mais aussi les eaux. Et cela de façon presque irrémédiable. Compte tenu des taux « incommensurables de microplastiques » et « eu égard à leurs composants polymères issus de la pétrochimie (PE, PET, PA) », les enquêteurs alertent « sur leurs effets nuisibles sur la santé humaine ».   

Par son inaction concernant la pollution aux microplastiques des sources, Nestlé aurait exposé les consommateurs à un risque pour leur santé, documenté par de nombreux scientifiques indépendants. Or le groupe nie toute pollution, affirmant selon Mediapart : « Toutes nos eaux peuvent être bues en toute sécurité ». Grâce à des traitements illégaux ?, peut-on se demander.  

Selon Mediapart, au cours de leurs investigations, les agents de l’Office français de la biodiversité se seraient également interrogés sur le recours aux traitements interdits, en particulier des microfiltrations, qui auraient permis à la firme de dissimuler cette pollution.