Actualités 13.08.2025

Brie, Camembert, chèvre, Coulommiers, etc. : rappel trop tardif de fromages contaminés à la Listeria

Brie, Camembert, chèvre, Coulommiers, etc. : rappel trop tardif de fromages contaminés à la Listeria. Plusieurs dizaines de marques de fromages vendus en supermarché – Brie, carré, camembert, Coulommiers, double crème, etc. – sont actuellement rappelés pour « suspicion de contamination par Listeria monocytogenes », la bactérie responsable de la listériose, une maladie qui peut être très grave, voire mortelle, notamment pour les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées.

Plusieurs dizaines de marques de fromages vendus en supermarché – Brie, carré, camembert, Coulommiers, double crème, etc. – sont actuellement rappelés pour « suspicion de contamination par Listeria monocytogenes », la bactérie responsable de la listériose, une maladie qui peut être très grave, voire mortelle, notamment pour les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées.   

Au moins 21 cas de listériose, dont deux mortels, ont été recensés ces dernières semaines en France et pourraient être liés à la consommation de ces fromages, ont fini par reconnaître les autorités après que foodwatch les a sollicitées. C’est grave.  

foodwatch a en effet découvert et révélé, en plongeant dans la liste kilométrique de rappels publiés sur Rappel Conso, qu’en réalité tous les fromages concernés ont été fabriqués par la fromagerie Chavegrand située dans la Creuse. Nous avons pour cela retracé l’estampille sanitaire attribuée à chaque établissement produisant des aliments. L’estampille sanitaire de la fromagerie Chavegrand est reconnaissable par ce code apposé sur les emballages : FR 23.117.001 CE/UE. 

Voici un aperçu de quelques marques concernées par le rappel. Retrouvez la liste complète sur Rappel Conso

  • E. Leclerc : produits de la marque Vieux Porche ou La Belle du Bocage 
  • Lidl : produits Chêne d’Argent 
  • Super U : camemberts de la marque U 
  • Auchan : camembert Saveur d’Antan 
  • Aldi : marque Le Paturon 
  • Carrefour : marques Carrefour Classic, Le Père Alexandre ou Simply 

À l’étranger aussi, les rappels ont commencé puisque les fromages sont vendus en supermarché en Belgique et en Suisse notamment. Le ministère de l’agriculture reconnaît l’ampleur internationale du scandale. Nous lui avons demandé d’alerter les pays importateurs sans tarder via le réseau d’alerte européen RASFF.  

Fromages à la Listeria : une contamination qui dure depuis des mois ?

En juin dernier déjà, la fromagerie Chavegrand avait procédé à des rappels pour le même problème de Listeria.  

Il a apparemment fallu le contrôle d’un supermarché pour alerter l’entreprise sur un problème bactériologique. Selon France Bleu, les autorités de santé françaises auraient également lancé l’alerte le 21 juillet – on ignore pour l’instant sous quelle forme. Début août, il n’y avait plus de doute : on assistait à un pic inquiétant de listérioses... qui ont permis de remonter à la fromagerie aujourd’hui mise sur la sellette.  

L’entreprise, qui avait déjà eu un souci avant l’été, aurait dû prendre toutes les mesures qui s’imposaient pour ne pas commercialiser de fromages contaminés. Ce n’est apparemment pas ce qu’il s’est passé. Ce sont les autorités qui ont lancé l’alerte et ça, c’est inadmissible car on aurait pu éviter bien des malades et peut-être aussi les décès avec une gestion du risque transparente et responsable.  


Foodwatch note en effet que des produits rappelés en juin sont à nouveau rappelés en août. Ce qui laisse penser que le problème a perduré sans qu’on l’éradique.  

Par exemple : 

  • Le Double Crème Simply vendu chez Carrefour, rappelé une première fois le 13 juin, est à nouveau rappelé le 12 août – alors qu’il a été commercialisé du 1er avril au 9 août. Vous avez bien lu : depuis le 1er avril.  
  • Le Doucrémeux Chêne d’Argent, vendu chez Lidl, rappelé le 16 juin, est lui aussi rappelé à nouveau le 9 août. Un produit commercialisé depuis... le 2 mai . 
Le problème pour les consommateurs est que, comme d’habitude, ces rappels surviennent trop tard, quand le mal est fait. Les autorités et l’entreprise avaient apparemment connaissance du risque depuis plusieurs semaines, mais n’ont pas pris les mesures nécessaires. Ce scandale sanitaire aurait pu être évité.
Camille Dorioz Responsable de campagnes Foodwatch France

Manque de transparence et de réactivité : la confiance rompue 

Aujourd’hui, en France, les consommateurs doivent faire la démarche proactive de consulter Rappel Conso pour savoir s’ils ont un produit dangereux pour la santé chez eux. Les fabricants et distributeurs communiquent souvent a minima, et sur les sites marchands des supermarchés, la page des rappels est difficile à trouver. 

Dans d’autres pays comme la Belgique, l’Irlande ou l’Angleterre, les citoyens peuvent recevoir des alertes par e-mail envoyées par les autorités dès qu’un produit est rappelé. Chez foodwatch, nous demandons la même transparence en France, ainsi que des sanctions dissuasives pour les opérateurs qui mettent en danger la santé des consommateurs. 

Un scandale parmi tant d’autres 

Viande de cheval, œufs au fipronil, affaire du lait contaminé Lactalis, œufs Kinder contaminés par des salmonelles, pizzas Buitoni par E.coli, eaux Nestlé filtrées illégalement... À chaque fois, le même schéma : les informations arrivent au compte-gouttes, bien après que les produits ont été consommés, alors que les autorités et les entreprises savaient ou auraient dû savoir. 

Opacité, impunité : ça suffit !

Exigeons des autorités qu’elles renforcent la traçabilité, les contrôles, les sanctions et surtout la transparence des informations pour tout ce qui concerne notre alimentation. 

Il est temps de briser la chaîne des scandales alimentaires, qui se répète au détriment de notre santé.