Communiqués de presse 13.08.2019

Glaces : les arnaques sur l’étiquette jettent un froid, dénonce foodwatch

Les glaces, crèmes glacées et sorbets sont incontestablement les desserts stars de l’été. En cette saison, l’offre des supermarchés est particulièrement abondante. foodwatch s’est penchée sur la composition de quatre produits très plébiscités par les consommateurs. Attention : effet froid dans le dos garanti. 

« Nous avons été surpris de découvrir que des produits glacés de grandes marques contiennent des additifs controversés pour la santé. C’est le cas de Ben&Jerry’s et Pirulo de Nestlé. D’autres, comme les cornets Extrême renferment des dérivés d’animaux. Méfiance, donc. Il s’agit de produits bien moins alléchants qu’il n’y paraît : quatre arnaques sur l’étiquette », commente Camille Dorioz, responsable des campagnes chez foodwatch.       

1.    Ben&Jerry’s, la glace équitable aux diphosphates controversés pour la santé

Ben&Jerry’s, la marque fondue d’éthique du groupe Unilever, est devenu un incontournable des terrasses, des cinémas et congélateurs. Sur son site, Ben&Jerry’s communique beaucoup sur ses ingrédients issus du commerce équitable (fairtrade) et s’insurge contre « l’utilisation de produits chimiques toxiques et autres méthodes, qui ne sont pas durables ». Il ne faut pas s’arrêter à ces discours marketing, alerte foodwatch. Car la glace Ben&Jerry’s Vanilla Pecan Blondie, un bestseller, contient des diphosphates (E450), un additif controversé pour la santé.  
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) pointait du doigt en 2013 les risques pour la santé (principalement cardiovasculaires) d’une surconsommation de phosphates. En juin 2019, elle a durci la dose journalière acceptable de phosphate dans notre alimentation, en soulignant qu’il y avait un risque de dépassement de cette limite pour les adolescents et les enfants. 

2.    Extrême, le cornet à base d’huile de palme et d’insectes : « Savourez l’inattendu »

Dans sa campagne de pub pour les cornets Extrême, Nestlé nous avait prévenus : « Savourez l’inattendu ». Mais on ne s’attendait pas à une telle performance dans « L’Original café ». Ce produit contient non seulement de l’huile de palme mais aussi des insectes, cachés derrière le mot « shellac » inscrit en petits caractères sur la liste des ingrédients. Peu de consommateurs savent que le shellac (E904) est une sécrétion de cochenille asiatique, utilisée comme agent de texture ou d’enrobage. 

3.    Sorbet Carte d’or Citron avec… du lait 

Un sorbet, c’est avant tout de l’eau, du sucre, des fruits. Le sorbet plein fruit Citron de Carte d’Or (groupe Unilever) est un classique du genre. Saviez-vous qu’il contient aussi une petite quantité de lait ? C’est surprenant mais autorisé à faible dose (moins de 1%). Les protéines laitières servent généralement à améliorer l'onctuosité du produit fini. Mais la plupart des marques n’ajoutent pas de lait à leur sorbet. Unilever, qui se targue d’être le numéro des glaces en France et commercialise Carte d’Or, est l’un des seuls à le faire. Les personnes intolérantes au lactose ou ayant des régimes spéciaux ne doivent donc pas s’arrêter à l’appellation « sorbet ». Il convient de vérifier la liste des ingrédients où le lait doit être mis en exergue. 

4.    Pirulo Happy : la glace à l’eau et aux petites bestioles

La glace à l’eau Pirulo Happy (Nestlé) est multicolore. L’avant de l’emballage promet un produit de qualité pour les enfants avec la mention « Quality for kids » bien visible. Pour la couleur rouge, ce produit recourt à un colorant (E 120) fabriqué à base d’insectes broyés, les cochenilles. Ce colorant est controversé car il a un fort potentiel allergène. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) dans son avis scientifique recommande même d’en éviter le plus possible la consommation. « Quality for kids », vraiment ? 

A travers sa campagne « Arnaques sur l’étiquette », foodwatch dénonce le règne de la désinformation et permet aux consommateurs de faire pression sur les industriels de l’agroalimentaire pour qu’ils changent leurs pratiques abusives. 

Sources