Communiqués de presse 24.10.2019

Laits pour bébés Nestlé et Danone contaminés par des huiles minérales toxiques : foodwatch exige le rappel immédiat

Des tests en laboratoires réalisés pour foodwatch révèlent la présence d'huiles minérales dangereuses pour la santé dans des laits en poudre pour bébés vendus en France par Nestlé et Danone. Des produits Neolac, Hero Baby et Nutrilon, commercialisés en Allemagne et aux Pays-Bas, sont également concernés. Parmi les produits testés, deux laits sur les huit achetés en France montrent une contamination inacceptable d'hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales, aussi appelés MOAH. Ces substances toxiques sont reconnues potentiellement cancérogènes, mutagènes et perturbateurs endocriniens. foodwatch tire le signal d’alarme depuis 2015. Le problème est connu par l’industrie, les autorités et les agences sanitaires depuis des années mais n’est toujours pas réglé. foodwatch exige le rappel immédiat des produits concernés par cette contamination et lance une pétition en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. 

foodwatch a révélé aujourd'hui les résultats de tests réalisés dans trois laboratoires certifiés sur 16 laits en poudre pour bébés achetés en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Huit produits présentent une quantité préoccupante d'hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales, aussi appelés MOAH. foodwatch lance donc une nouvelle pétition. Ces substances toxiques sont en effet reconnues somme étant potentiellement cancérogènes, mutagènes (elles altèrent durablement l'ADN) et perturbeurs endocriniens. En France, foodwatch appelle Nestlé et Danone à rappeler immédiatement les deux produits concernés par cette contamination : 

•    Nidal Lait en poudre 1er âge, De 0 à 6 mois (Nestlé)
•    Gallia Galliagest Croissance sans lactose, De 12 mois à 3 ans (Danone)

Les tout-petits ne sont pas exposés à un danger immédiat. Cependant, les recommandations de l’Anses, l’agence française de sécurité des aliments ainsi que de son équivalent européen, l’EFSA, sont très claires : toute exposition aux hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales dans l’alimentation présente un danger pour la santé. Il ne doit tout simplement y avoir aucune présence détectable de MOAH dans nos assiettes. 

« Ces hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales, les MOAH, n’ont rien à faire dans nos aliments, et encore moins dans les produits destinés aux tout-petits. Nous ne pouvons tolérer que les laits en poudre contaminés de Nestlé et Danone restent un jour de plus en rayons. Ils doivent être rappelés du marché immédiatement et partout », explique Camille Dorioz, responsable de campagnes chez foodwatch France.

La problématique de la contamination des denrées alimentaires par ces dérivés d'hydrocarbures est connue et reconnue par l’industrie, les autorités et les agences sanitaires depuis des années. foodwatch tire le signal d’alarme depuis octobre 2015, en collaboration avec le Réseau Environnement Santé. foodwatch avait alors testé 120 produits en Europe et révélé que près de 60% des produits testés achetés en France étaient contaminés par la catégorie la plus dangereuse des huiles minérales, les MOAH. Devant l’ampleur du scandale, six des plus grands distributeurs français avaient pris des engagements volontaires contre cette contamination. Pour foodwatch, il fallait toutefois aller plus loin et l’équipe a interpellé à de nombreuses reprises le gouvernement français et la Commission européenne. En 2017, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (ANSES) a remis aux autorités un avis recommandant de traiter de cette question en priorité. Mais à ce jour, ni la France ni l’Union européenne n’ont mis en place de législation garantissant la protection des consommateurs. 

 « Quand il s’agit de santé publique, il n'y a pas de place pour l'incertitude. Aujourd’hui quand on achète des produits alimentaires, on n’a aucun moyen de savoir s’ils sont contaminés par ces huiles minérales, invisibles à l’œil nu. 
Or les risques sont bien connus. Toutes les marques ont la responsabilité de s’engager à ne vendre que des produits alimentaires sans présence de MOAH détectable. Et c’est bien sûr in fine le devoir des pouvoirs publics d’imposer une règlementation qui protège tous les consommateurs.trices. Nous ne lâcherons rien ! », souligne Karine Jacquemart, directrice de foodwatch France. 

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