Communiqués de presse 17.09.2020

Emballages démesurés : foodwatch dénonce les paquets « pleins de vide »

C’est un double coup de gueule que pousse en cette rentrée l’organisation de défense des consommateurs foodwatch. Non seulement certains fabricants créent des déchets inutiles avec des emballages beaucoup trop grands mais, ce faisant, ils font miroiter une plus grande quantité d’aliments que celle réellement présente dans les paquets. Plusieurs consommateurs se sont plaints auprès de l’ONG de ce « plein de vide » qui donne la désagréable sensation de se faire avoir et d’être une aberration pour l’environnement. Aujourd’hui, foodwatch lance une pétition ciblant 7 marques pour mettre fin à ces abus. 

C’est une nouvelle campagne née des alertes remontées par plusieurs consommateurs à foodwatch : « Plein de vide ». Dans la boîte mail de l’organisation sont arrivés pas mal de photos et de messages exaspérés montrant des aliments en toute petite quantité emballés dans des paquets démesurément grands, tous emplis de « vide ». L’équipe de foodwatch est allée vérifier en supermarchés et, surtout, a comparé les produits entre eux. Nombre de marques concurrentes à celles épinglées aujourd’hui parviennent tout à fait à remplir l’emballage jusqu’en haut ou presque. Celles qui abusent et induisent les consommateurs en erreur semblent donc n’avoir aucune excuse. foodwatch lance une pétition qui cible sept grandes marques et distributeurs : Cereali e quinoa de Barilla (60% de vide), céréales Crunchy de Carrefour (50%), herbes basilic de Monoprix (35%), taboulé Bio de Léa Nature (58%), thé vert bio pêche hibiscus de Lipton (43%), steak de soja de Sojasun (34%), dés de saumon fumé, sésame et pavot d’E.Leclerc (68%).

Camille Dorioz, responsable de campagnes chez foodwatch, explique : « Certains fabricants se targuent d’une politique environnementale assez indécente face au constat que nous faisons : presque tous les rayons sont concernés par cet excès d’emballage et ces produits ‘pleins de vide’. Les consommateurs et consommatrices en ont assez de se faire avoir et, en plus, veulent très logiquement réduire leurs déchets. C’est un souci environnemental mais aussi financier. Car les produits sont relativement chers si l’on regarde leur prix au kilo. Monoprix, par exemple, en plaçant judicieusement une grosse étiquette sur son pot d’épices qui cache un quart de ‘vide’, vend en apparence son produit à l’unité moins cher que ses concurrents. En réalité, le distributeur propose une plus petite quantité qui s’avère bien plus chère (198,33 €/kg) qu’une grande marque (168,18 €/kg) si l’on compare le prix au kilo. C’est une véritable arnaque ». 

Visuellement, le constat est implacable : les fabricants abusent. foodwatch montre d’ailleurs le paquet tel qu’il est présenté en rayon puis découpe l’emballage, à peine rempli, révélant la quantité assez ridicule de produit. Proposer des emballages inutilement grands n’est pas illégal mais il est temps de mettre fin à ces pratiques abusives. 

Cette pétition  va permettre de faire pression sur les sept grandes marques pointées du doigt par cette nouvelle campagne foodwatch. Un email est envoyé chaque jour aux dirigeants des marques avec les nouveaux signataires, pour leur demander de s’engager à réduire au strict minimum l’usage et la taille des emballages de leurs produits. Et dans le cas où une présence significative de ‘vide’ serait néanmoins nécessaire, par exemple pour des raisons de protection des aliments ou de conservation, foodwatch réclame une justification claire et transparente sur les quantités réelles de produit vendues. 

Camille Dorioz, responsable de campagnes chez foodwatch, ajoute : « Cette campagne ne s’arrêtera pas à ces 7 produits. Les consommateurs sont appelés à nous envoyer leurs témoignages de produits pleins de vide que nous publierons. Certains produits pourraient alors se rajouter à la pétition. Les comportements de certains industriels doivent changer ! »     

Tout au long de l’année, foodwatch pointe du doigt les pratiques abusives auxquelles recourent l’industrie agroalimentaire et la grande distribution pour vendre toujours plus de produits… avec un étiquetage peu honnête. C’est la campagne « Arnaque sur l’étiquette », à laquelle de plus en plus de personnes participent en signant les pétitions – le ‘name and shame’, cela marche ! – ou en dénonçant les arnaques repérées dans leurs supermarchés. foodwatch les partage ensuite régulièrement sur ses réseaux sociaux.

Sources