Communiqués de presse 22.02.2023

Surpoids des enfants et malbouffe : sous la pression de foodwatch, la grande distribution recule

Que font concrètement les chaînes de supermarchés pour réduire l’exposition des enfants à la malbouffe ? Le marketing pour les aliments trop gras, trop sucrés, trop salés gave littéralement les enfants à grand coup d’emballages alléchants et de publicité. Résultat : un enfant sur six entre 6 et 17 ans en France est en surpoids ou obèse et le restera vraisemblablement à l’âge adulte. La grande distribution ayant un rôle-clé à jouer face à l’inquiétante montée de surpoids et d’obésité chez les enfants, foodwatch a pressé les supermarchés de cesser le marketing de la malbouffe ciblant les enfants. Dans un baromètre publié aujourd’hui, l’organisation de défense des consommateurs foodwatch salue les avancées de certains distributeurs et épingle ceux qui restent à la traîne. En haut du classement : Lidl, Biocoop et Intermarché. Tout en bas : Cora, Leader Price et Aldi. 

Parce qu'ils touchent chaque jour des millions de consommateurs et consommatrices, les supermarchés jouent un rôle majeur dans le contenu de nos assiettes. foodwatch a donc interpellé les acteurs de la grande distribution et publie aujourd’hui le baromètre de leurs engagements pour cesser le marketing de la malbouffe ciblant les enfants. L’OMS et de nombreux experts en santé publique (Santé publique France, la Haute Autorité de Santé, etc.) exhortent depuis des années, tout comme foodwatch, à interdire le marketing de la malbouffe ciblant les moins de 16 ans. 

« foodwatch a coutume de dénoncer les engagements volontaires des industriels qui ont peu d’impact. Mais cette fois, avec les engagements des supermarchés, on avance dans la bonne direction puisque société civile, experts et grande distribution sont désormais convaincus des ravages de la malbouffe sur les enfants. Le gouvernement doit maintenant légiférer. Rappelons qu’en France, un enfant sur six est en surpoids ou obèse et une majorité d’entre eux le restera à l’âge adulte. Il faut donc agir et vite », conclut Audrey Morice, chargée de campagnes chez foodwatch. 

La publicité et le marketing des produits trop gras, trop sucrés, trop salés à destination des enfants sont protéiformes : du personnage de dessin animé apposé sur le paquet en passant par les cadeaux, les applis ou les pubs aux relents malhonnêtes, le placement de produits dans les jeux vidéo, séries, films, les influenceurs qui s’adressent sans filtre aux enfants, le sponsoring, etc.

Le baromètre de foodwatch, basé sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé, comporte trois catégories. 

Baromètre foodwatch/malbouffe ciblant les enfants :

-    Biocoop, Lidl et Intermarché eux, ont pris des engagements sérieux et à la hauteur de l’enjeu, ce que foodwatch salue. 
-    Monoprix, Casino, Carrefour, Auchan, Leclerc, Système U sont entrés timidement dans la course, en soulignant leurs efforts faits pour améliorer leur responsabilité sociale, sans répondre directement à l’urgence de protéger les enfants du marketing de la malbouffe. Aucune des actions présentées ne reprend l’intégralité des recommandations nutritionnelles de l’OMS. 
-    Certains distributeurs n’ont même pas daigné répondre à l’interpellation : Aldi, Cora et Leader Price, pourtant sollicités à plusieurs reprises sur cet enjeu crucial de santé publique.

foodwatch, réputée tenace, va continuer de négocier avec les chaînes de supermarchés hésitantes et réclamer des mesures réglementaires de la part du gouvernement.