Eaux en bouteille : sous la pression, Nestlé supprime des filtres illégaux. La réaction de foodwatch
foodwatch réagit aux déclarations du jeudi 3 juillet de Nestlé Waters France de retirer les dispositifs de microfiltration de son site de production de Perrier, à Vergèze, suite à la mise en demeure de la multinationale par les préfectures du Gard et des Vosges il y a près de deux mois.
Ce que ce nouveau rebondissement dans le scandale des eaux minérales montre, c’est qu’il a fallu forcer Nestlé à retirer ces filtres utilisés en totale impunité et au mépris des consommatrices et consommateurs. Si Nestlé a modifié sa microfiltration passant de 0,2 micron à 0,45 micron, la marque Perrier est toujours en sursis : le groupe devra prouver que ce nouveau dispositif de filtration ne modifie pas la qualité de l’eau à la source et permet d’en conserver la qualification d’eau minérale.
Pour Ingrid Kragl, directrice de l’information de foodwatch : « On voit bien qu'il a fallu poser un ultimatum à Nestlé Waters, sans quoi la multinationale aurait sans doute continué à écouler ses eaux frauduleuses comme si de rien n'était. Et ça, c'est grave. La suspension de puits de forage à Vergèze, annoncée hier soir, confirme nos inquiétudes. On ne peut pas avoir confiance en Nestlé. »
foodwatch rappelle par ailleurs que cela fait plus de 10 ans que Nestlé Waters triche avec la réglementation et que la multinationale commercialise des produits frauduleux en France et dans le monde. Il ne suffit pas d'enlever les filtres illégaux, Nestlé doit rendre des comptes pour la décennie durant laquelle le géant de l'eau en bouteille ne s'est pas conformé à la loi. C’est pourquoi Nestlé devra quand même faire face à la justice : des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris ont ouvert une enquête suite à la plainte avec constitution de partie civile déposée par foodwatch.