Pesticides

Nous ne voulons plus de résidus de pesticides dangereux dans nos assiettes !

Le problème : une exposition généralisée aux pesticides

Les pesticides défraient régulièrement la chronique en France car ils sont au cœur de nombreuses controverses sur leur dangerosité pour la santé publique (des agriculteurs, des riverains, des consommateur.trice.s.) et pour l’environnement. En France, malgré des effets d’annonce, leur usage a continué d’augmenter régulièrement ces dernières années : +25% en 10 ans du nombre de doses utilisées selon le suivi de Ministère de l’agriculture.

Les enjeux sont immenses, à court et à long terme, dans les champs, pour les agricultrices et agriculteurs, l’eau et la biodiversité, mais aussi bien sûr pour notre alimentation, avec le cocktail de produits chimiques qui finissent dans nos assiettes.   

Un lobby des pesticides sans limites

Le cas du glyphosate, le désherbant le plus utilisé au monde, est un classique de ce dossier. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé, a classé le glyphosate parmi les cancérigènes probables chez l’homme en 2015. Le « principe de précaution » doit donc s’appliquer et ce pesticide doit donc être banni. 

Malgré ces alertes, ce produit qui imprègne aujourd’hui l’ensemble de notre environnement, comme d’autres pesticides, n’est toujours pas interdit. Le président Macron, qui avait annoncé la fin de son usage en France début 2021, a finalement reculé sur sa promesse. Le lobby de l’agro-chimie plane de tout son poids et Monsanto en a été un cas d’école : financement d’études pour créer du doute, scandale des « Monsanto papers », influence des institutions, fichier illégal de personnes liées au dossier glyphosate (dont la directrice générale et la directrice de l’information de foodwatch, qui ont porté plainte !), etc.  

Les lobbies sont prêts à tout pour sauver leur juteux business, coûte que coûte.  La preuve. BASF, Bayer-Monsanto et Syngenta continuent de produire sur le sol européen des pesticides interdits en Europe car clairement identifiés comme toxiques pour l’environnement et la santé… afin de les vendre sans aucun état d’âme dans les pays ou la législation est moins stricte. Une pratique que la France veut faire interdire en 2022 sur son sol mais combattu ardemment par Phytéis (le lobby des pesticides en France) avec tous les moyens disponibles. 

Une Europe sans pesticides est possible  

Le système agricole de l'Union européenne est particulièrement dépendant des pesticides, à un degré qui peut être assimilé à un "lock-in" – un “enfermement”. Ce terme est dérivé d’une pathologie neurologique appelée "locked-in syndrome", ou “syndrome de l’enfermement”, qui désigne une paralysie physique : le patient reste conscient et ses fonctions cognitives sont, en général, intactes, mais il n'a plus aucun contrôle sur son corps. Une analogie frappante avec la façon dont les agricultrices et agriculteurs européens se sont retrouvé·es enfermé·es dans le piège des pesticides.  

Il est pourtant possible et absolument réaliste de créer une agriculture européenne sans pesticides si les décisions politiques nécessaires sont prises. L’une des méthodes serait d’avoir une approche de suppression de l’usage des pesticides culture par culture, et non avec des objectifs de réduction globaux, qui ont montré leurs limites. Dans le rapport « Locked-in Pesticides » foodwatch apporte un calendrier de mise en œuvre, des exemples de pratiques alternatives aux pesticides, des politiques publiques à mettre en œuvre pour soutenir la transition et ainsi briser le verrou des pesticides.  

Le côté obscur des céréales 

Quand on parle pesticides, on pense souvent aux fruits et légumes, mais saviez-vous que la culture des céréales est une des plus consommatrices en pesticides ? En effet en Europe, elle représente la moitié des surfaces cultivées et 40% des pesticides utilisés. Arrêter les pesticides dans la culture des céréales ferait donc une grande différence ! 

Cet usage systémique de pesticides laisse des traces dans des produits que nous consommons tous les jours comme les pains, pâtes et céréales du petit-déjeuner. L’analyse de foodwatch en 2023 révèle qu’en Europe, plus d’un tiers des produits à base de céréales issus de l’agriculture conventionnelle vendus en supermarché contiennent des résidus d’un ou plusieurs pesticides. C’est le symptôme visible de l’utilisation excessive de pesticides qui nuit à la biodiversité, à la qualité de l'eau et à la santé humaine.  

En tant que dernier maillon de la chaîne, les supermarchés ont la responsabilité de proposer des produits qui ne présentent de risque ni pour la santé ni pour l’environnement.  Ils doivent s'engager à produire sans pesticides l'ensemble des gammes de pains et d'autres produits à base de céréales (biscuits, pâtes, céréales du petit-déjeuner) qu’ils proposent dans leurs rayons. 

Les revendications de foodwatch

  • Les substances potentiellement dangereuses pour la santé et l’environnement doivent être interdites dès lors que des informations crédibles sur leur dangerosité existent ; 
  • L’autorisation du glyphosate en Europe ne doit pas être renouvelée 
  • L’arrêt immédiat en Europe de la production et de l’exportation dans d’autres continents de pesticides interdits d’utilisation dans l’Union européenne.  
  • Les principaux distributeurs doivent accélérer la transition en s’engageant dès maintenant à ne vendre que des produits à base de céréales produites sans pesticides. 
  • La première et la plus importante étape vers cet objectif serait l'introduction d'une taxe sur les pesticides à l'échelle de l'UE

Questions / Réponses sur les pesticides

Qu'est ce qu'un pesticide ? Combien de résidus de pesticides trouve-t-on dans les pains, les farines, les céréales de petit-déjeuner, etc. ? Quel est le danger des résidus de pesticides pour la santé des consommateurs ?

EN SAVOIR +

La pétition à signer

C'est quoi le problème avec le glyphosate?

Risques importants pour la santé, détournement de la science, dégâts environnementaux, revirements politiques sur la question de son interdiction… Derrière la petite molécule du nom de glyphosate se cache un nombre impressionnant de problèmes. Comment résumer ces grands enjeux ? 

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