Actualités 02.09.2025

Où se cache l’aspartame dans nos produits du quotidien ?

L’aspartame illustre bien les contradictions de l’industrie agroalimentaire : présenté comme une alternative au sucre, il s’est imposé dans des milliers de produits, souvent au détriment de la transparence envers les consommatrices et consommateurs. Décrypter les étiquettes n’est pas toujours simple, mais c’est la clé pour savoir ce que l’on consomme réellement. Petit tour d’horizon.  

L’aspartame, un édulcorant omniprésent

L’aspartame est aujourd’hui présent dans plus de 6 000 produits à travers l’Europe. C’est un édulcorant intense, utilisé comme substitut du sucre. Il est environ 200 fois plus sucrant que le saccharose : une toute petite quantité suffit donc à donner un goût sucré intense. 

Chapitre 1 – l’Histoire de l’aspartame

Derrière cette efficacité apparente se cache une réalité beaucoup plus préoccupante : l’aspartame s’est progressivement imposé dans une multitude de produits de consommation courante, parfois sans que les consommateurs en aient conscience. 

Pour repérer la présence d’aspartame, il faut se tourner vers la liste des ingrédients. Il est généralement mentionné sous son nom ou sous son code additif : E951. Les fabricants sont également tenus d’ajouter la mention « contient une source de phénylalanine », obligatoire afin d’alerter les personnes atteintes de phénylcétonurie (PCU), une maladie génétique rare. 

Dans quels produits du quotidien le trouve-t-on ?

L’aspartame est particulièrement répandu dans les boissons sans sucre. Coca-Cola Zero, Pepsi Max, Sprite zero, boissons light, ces produits sont même devenus des bestsellers de l’industrie des sodas.  

Mais il ne s’arrête pas là : 

  • Confiseries et chewing-gums : nombre de produits « sans sucre » en contiennent comme ceux de la marque Mentos.  
  • Produits laitiers aromatisés : certains yaourts et desserts allégés utilisent l’aspartame comme édulcorant – c’est le cas, par exemple, dles yaourts Yoplait 0%.  
  • Produits pour sportifs : pour avoir un gout sucré sans augmenter le nombre de calories, l’aspartame est utilisé dans certaines boissons, comme Poweraid (Coca-Cola) ou encore dans certains yaourts protéinés, comme la gamme Lindahls de Nestlé. 
  • Médicaments et compléments alimentaires : certaines formulations, notamment effervescentes ou à croquer, l’utilisent pour masquer l’amertume.

De l’aspartame ? pourquoi ?

Le sucre est pointé du doigt – à juste titre – comme l’un des principaux facteurs de risque de surpoids, d’obésité, de diabète ou encore de maladies cardiovasculaires. Les consommatrices et consommateurs cherchent donc à le réduire, tandis que les industriels, pour le remplacer sans perdre l’avantage de l’addiction au goûtt sucré, utilisent des édulcorants.

C'est quoi le problème avec le sucre dans notre alimentation ?

Il leur permet donc de maintenir le goût sucré de notre alimentation en faisant croire aux consommateur·rice·s qu’ils évitent le sucre et donc qu’ils arrivent à contrôler leur poids. La vérité est bien plus nuancée. L’aspartame ne permet pas de contrôler son poids et est accusé de maintenir l’addiction au goût sucré. En bref, les édulcorants comme l’aspartame vous évitent de manger du sucre dans un produit mais peuvent vous inciter à en trouver dans d’autres produits. En dehors donc des personnes diabétiques, leur consommation n’a pas grand intérêt.

De plus, l’utilisation massive de l’aspartame permet aux fabricants de réduire les taxes sur le sucre et de maintenir un goût sucré qu’ils ont imposé dans l’alimentation ces dernières décennies, sans diminuer l’attrait commercial de leurs produits. Heureusement, en 2025, sous l’impulsion de foodwatch le barème de la taxe soda a été renforcé sur les édulcorants afin de prendre en compte leur pouvoir sucrant.

Pourquoi cette vigilance est-elle nécessaire ?

Si les industriels mettent en avant la réduction de sucre, le problème est que l’aspartame reste au cœur d’une controverse scientifique et sanitaire. En 2023, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC) l’a classé comme « possiblement cancérogène pour l’humain ».

Aspartame et santé

Dès lors, la vigilance des consommateur·rice.s est essentielle : lire les étiquettes, identifier l’E951 et savoir où se cache l’aspartame deviennent des gestes indispensables pour celles et ceux qui souhaitent l’éviter. Pourtant ce ne devrait pas être aux consommatrices et consommateursde déterminer ce qui est potentiellement cancérogène ou non dans les produits qu’ils et elles achètent au supermarché : l’aspartame doit être banni des rayons une bonne fois pour toutes.