Les revendications de foodwatch

foodwatch exige: faire reculer l’influence des investisseurs de la finance

Les investissements extrêmement spéculatifs ne doivent influencer d’aucune façon le prix des matières premières agricoles et la capacité des populations à se procurer leurs denrées alimentaires. Pour garantir cela, une série de mesures de régulation est nécessaire. De plus, les banques doivent enfin se conformer à une responsabilité sociale qu’elles revendiquent d’ailleurs elles-mêmes.

Introduire des "limites de position"

Le nombre absolu des contrats de livraison de marchandises à terme ouverts (des Futures), doit être limité, ce qui signifie que des "limites de position" doivent être définies. Dans sa réforme des lois qui régissent le marché financier et qui a été adoptée en juillet 2010, le Congrès américain a déjà chargé les autorités compétentes de promulguer de telles "limites de position". Jusqu’à présent, une législation comparable n’existe pas dans l’Union Européenne. Mais la prochaine réforme de la directive de l’UE sur les marchés d’instruments financiers ouvre la possibilité de prescrire obligatoirement de telles limites de positions sur les marchés de matières premières européens. foodwatch engage donc le gouvernement fédéral à se rallier au vote déjà clos de cette directive du Parlement européen et à faire pression auprès de la Commission européenne et des autres gouvernements de l’UE pour que des limites de position effectives soient introduites dans le trading sur les matières premières opéré par le biais des Futures.

Exclure les investisseurs institutionnels du négoce des matières premières

Pour mettre en place des limites de position effectives, les autorités compétentes doivent pouvoir distinguer en toute certitude quelles sont les transactions à objectifs purement spéculatifs et quelles sont celles qui servent à garantir les prix dans le commerce avec la marchandise physique. La distinction devient de plus en plus difficile. C’est pourquoi il est nécessaire, en outre, de mettre à sec les sources de capitaux de la spéculation sur les matières premières. Les plus gros investissements viennent des fonds de pension, des assurances et des fonds des fondations. foodwatch engage donc la Commission européenne et le gouvernement fédéral à parachever les conditions auxquelles sont déjà soumis actuellement les investisseurs institutionnels par une interdiction d’investir dans les produits dérivés de matières premières.

Interdire les fonds d’investissements publics et les certificats matières premières

Non moins problématiques sont les fonds d’investissements publics et les innombrables certificats que l’industrie financière a émis pour les investisseurs particuliers dans le but de les faire participer à la spéculation sur les matières premières. Les fonds négociés en bourse ou "Exchange Traded Funds" (ETF/FNB) et les billets négociés en bourse ou "Exchange Traded Notes" (ETN/BNB) amènent plus de 100 milliards de dollars et d’euros sur les marchés de matières premières sans être d’aucun avantage sur le plan de l’économie nationale. À défaut de cela, des centaines de milliers d’investisseurs participent à un jeu spéculatif qui est indéfendable du point de vue éthique et juridique et qui a de surcroît des conséquences catastrophiques pour les populations pauvres de nombreux pays de la planète. foodwatch engage donc les législateurs européens à interdire l’émission de certificats et de fonds matières premières, à interdire au moins les investissements dans les matières premières agricoles et énergétiques.

Les banques doivent renoncer à la spéculation sur les denrées alimentaires

Les grandes banques comme Goldman Sachs et la Deutsche Bank ont été les acteurs déterminants dans l’introduction des indices sur les matières premières et elles contribuent par le biais de quantités de fonds différents sur les matières premières et autres offres, à une montée néfaste des prix sur les marchés de matières premières. foodwatch exige que les grandes institutions financières fassent preuve de responsabilité sociale, responsabilité qu’elles revendiquent d’ailleurs elles-mêmes : "opérer de manière sociale et écologique et autant que possible en toute responsabilité..." (Deutsche Bank, Rapport CSR - 2010). foodwatch engage les grandes banques, dans une première démarche préventive, à bannir de leurs offres les produits de spéculation sur les denrées alimentaires telles le soja, le maïs et le blé.