Fipronil : un scandale alimentaire de plus

Le scandale du fipronil a officiellement éclaté le 20 juillet 2017. Ce jour-là, la Belgique a alerté ses voisins européens – dont la France – sur l’utilisation de l’insecticide pourtant interdit dans la filière volaille destinée à la consommation. Plus d’une cinquantaine de pays sont désormais touchés. Il a fallu attendre le 7 août pour que le ministère de l’agriculture français reconnaisse que des œufs contaminés avaient bien pénétré le marché français, puis le 17 août pour qu’une première liste de produits contaminés soit rendue publique. Aujourd’hui, nous ignorons toujours si nous mangeons des aliments contaminés ou si nous en avons dans nos placards, nos frigos.

Un sérieux problème de traçabilité

En France, la liste des aliments contenant du fipronil continue de s’allonger au fil des jours. Les autorités tentent de rassurer les consommateurs∙rices en minimisant les risques pour la santé, sans pour autant fournir les résultats des contrôles et des tests effectués. Du côté de la grande distribution et des fabricants qui nous vendent ces produits, c’est le silence radio. Et les consommateurs sont laissés dans le flou.

C’est d’autant plus inacceptable que les autorités, mais aussi les entreprises de l’industrie agroalimentaire et les distributeurs, se posent en victimes. La réglementation européenne est pourtant claire sur leurs responsabilités : ils doivent garantir la traçabilité et s’assurer de la sécurité des aliments mis sur le marché. Encore un scandale, quatre ans après celui de la viande de cheval, qui montre leur incapacité à nous protéger de nouvelles fraudes alimentaires.

L’urgence de renforcer les mesures pour protéger les consommateurs 

La France, comme tous les États membres européens, est soumise – notamment par le règlement européen 178/2002 - à l'obligation de protéger les consommateurs et de mettre en place toutes les mesures permettant de garantir la traçabilité et la sécurité des denrées alimentaires. Ce même règlement établit très clairement les responsabilités des exploitants du secteur alimentaire et des autorités.

foodwatch réclame donc sans tarder un renforcement des mesures qui permettront de véritablement nous protéger à l’avenir de ces fraudes alimentaires et de la contamination de nos aliments par des produits non autorisés :

  • La totale transparence : il faut que toutes les informations relatives à la prévention et la gestion des fraudes alimentaires soient rendues publiques. Par exemple, nous ne disposons toujours pas d’informations claires sur les contrôles effectués sur les aliments que nous consommons et sur les résultats de l’ensemble de ces tests, que ce soit par les autorités ou les industriels de l’agroalimentaire.
  • Contrôles et traçabilité : fabricants, importateurs et distributeurs sont responsables d’assurer la conformité et la sécurité des aliments, et de mener tous les contrôles à cet effet.
  • Responsabilités et sanctions élevées et dissuasives : les industriels et distributeurs doivent être tenus responsables et redevables mais faire face à des sanctions élevées lorsqu’ils ont mis sur le marché des aliments non-conformes ou dangereux