2024 : Colère agricole, cheapflation, fraude des eaux en bouteille, un début d'année rocambolesque !

Nous rédigeons cette page début mars mais l’année 2024 nous a déjà bien secoués en ce qui concerne l’actualité liée à notre alimentation. 

Colère des agriculteurs, Inflation et marges alimentaires galopantes

Les agriculteurs et agricultrices sont dans la rue pour manifester leur mécontentement. Pour foodwatch, la colère du monde agricole fait écho à la violence de notre système alimentaire : l’inflation a plongé nombre d’exploitant·es et des millions de consommatrices et consommateurs dans une précarité insoutenable, alors qu’au milieu, les géants de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution dégagent des marges opaques et accumulent des profits indécents. Il est temps de s’attaquer aux racines de ces inégalités pour qu’une alimentation saine, choisie et abordable devienne une réalité pour toutes et tous. 

Avancée sur la "Shrinkflation", et nouvelle enquête sur la "Cheapflation"


Ensuite, après un an et demi de mobilisation  grâce à vous, cela bouge du côté de la shrinkflation : nos décideurs ont pris l’affaire au sérieux et le gouvernement planche sur une réglementation visant à afficher les changements de format en rayon. C’est bien à l’Etat de fixer des règles plus strictes et plus claires pour protéger les consommateurs et consommatrices. Voilà pourquoi nous suivons de près le projet d’arrêté du gouvernement, pour nous assurer qu’il sera à la hauteur de l’enjeu.

Comme si ces abus ne suffisaient pas, nous avons aussi enquêté sur le phénomène de la cheapflation. Nouveau mot-valise né de la contraction des mots « cheap » (en anglais, bas de gamme ou bon marché) et inflation, la cheapflation consisterait à réduire, à supprimer ou à substituer un ingrédient par un autre ingrédient moins cher et/ou de moins bonne qualité, souvent sans plus d’information que le changement quasi imperceptible de la liste des ingrédients au dos du produit. Et ce n’est pas acceptable. 

Scandale des eaux minérales filtrées... foodwatch porte plainte !


Des eaux en bouteille de grandes marques  pas aussi pures qu’elles ne le prétendaient : Cristaline, la plus vendue en France, mais aussi Perrier, Vittel, Hépar et Contrex... L’enquête des journalistes Marie Dupin, de la Cellule investigation de Radio France et Stéphane Foucart, du journal Le Monde, a mis le feu aux poudres.
Recourir à des systèmes de traitement de l’eau tels que des filtres à charbon ou des filtres UV, remplir les bouteilles avec de l’eau du robinet, dissimuler ces procédés aux yeux des contrôleurs, commercialiser des produits non-conformes, c’est tout simplement interdit.

Face à cette fraude massive, foodwatch porte plainte pour neuf infractions pénales. Parce que personne, pas même une multinationale comme Nestlé, n’est au-dessus des lois. 

Pesticides dans les céréales


foodwatch a mené l’enquête auprès de 20 distributeurs à travers l’Europe, dont 6 en France, afin de scruter leur stratégie de réduction ou de suppression des pesticides dans la production de céréales. Résultat : le compte n’y est pas. Avec la publication de son baromètre, foodwatch entend les pousser à mieux faire.

Pour réduire et mettre fin à l’usage des pesticides en Europe, il faut impérativement s’attaquer à la culture des céréales qui représente le plus de surface agricole et où le plus grand nombre de doses de pesticides est utilisé. La responsabilité des distributeurs sur le sujet et dans le contexte actuel est majeure : ils ont la mainmise sur l’offre des produits qu’ils mettent en rayon.

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Enquêter,  alerter, accompagner juridiquement les victimes de scandale alimentaire… Depuis 10 ans, nous menons ces combats contre les dérives de notre système alimentaire et nous allons continuer. Nous verser un don chaque mois, c’est participer activement à nos actions. Association 100% indépendante, notre travail méticuleux n’est possible que grâce à votre soutien financier.

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