Actualités 12.12.2014

Etiquetage : les règles changent, les ruses continuent

Plus de transparence, de clarté, de traçabilité : c’est ce que l’on aurait aimé trouver dans le nouveau règlement européen sur l’étiquetage des aliments. L’essentiel de ses dispositions entrent en application ce samedi 13 décembre, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les consommateurs en sont les grands perdants. Les revendications des géants de l’agroalimentaire, elles, ont été entendues :

  • Des aliments d’origine inconnue : il demeure impossible pour le consommateur de savoir d'où proviennent les ingrédients de l’essentiel des produits qui garnissent les rayons des supermarchés. Même pour ceux qui vantent leur spécificité « régionale », il n'est toujours pas obligatoire de mentionner l'origine des ingrédients !

  • Des informations indéchiffrables : au lieu des 3 millimètres proposés à l'origine par la Commission européenne, les caractères des mentions obligatoires sur l'emballage devront seulement faire 1,2 millimètre, ce qui correspond aux revendications des industriels. Et pour les petits emballages, il va falloir sortir la loupe : la taille minimum de police y est ramenée à 0,9 millimètre. A titre de comparaison, dans les journaux et magazines, la norme est de2 millimètres.

  • L’opacité perdure sur les OGM : les fabricants ne sont toujours pas obligés d'informer le consommateur lorsqu’un ingrédient d’origine animale, comme le lait, les œufs ou la viande, est issu d’animaux nourris avec des aliments génétiquement modifiés. C’est d’autant plus scandaleux que la majorité des Européens est opposée à l’usage d’OGM dans l’agriculture.

Il ne faut pas non plus compter sur un étiquetage plus transparent des ingrédients d’origine animale, ou sur la fin des allégations de santé mensongères apposées sur des produits tout sauf sains (sucreries, sodas…).

Les codes couleurs affichés sur l’avant de l’emballage et qui permettent d’identifier au premier coup d’œil la composition nutritionnelle d’un produit, plébiscités par les consommateurs, n’ont pas survécu à l’intense lobbying de l’industrie. Selon leurs propres dires, les fabricants ont dépensé un milliard d’euros pour empêcher l’introduction des « feux tricolores » indiquant les niveaux de graisses, de sucre ou encore de sel.

Pour foodwatch, le compte n’y est pas ! Nous proposons donc 15 mesures concrètes pour un étiquetage fiable et transparent.