Actualités 08.08.2023

L’aspartame, « cancérogène possible » ?

Vendredi 14 juillet 2023, une nouvelle alerte a volé la vedette aux feux d’artifice : le Centre international de la recherche contre le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a classé l’aspartame « possiblement cancérogène pour l’être humain ». Utilisé depuis plus de 40 ans dans l’alimentation, cet édulcorant artificiel est utilisé dans plus de 2 500 produits alimentaires et boissons en Europe. Pourtant, cet additif est controversé depuis les premiers jours de son autorisation. foodwatch revient pour vous sur l’histoire et les promesses de ce faux sucre, ainsi que sur les décisions qui s’imposent suite à ce nouvel avis de l’OMS. 

Souvent présenté comme une révolution de remplacement au sucre et a ses effets indésirables par les industriels, on retrouve l’aspartame dans du Coca-Cola Zero, du Pepsi Max, du Sprite Zero. Mais il est aussi présent dans des yaourts 0% de Yoplait ou de Lidl, des produits laitiers Lindahls de Nestlé, les Actimel 0% de Danone, les boissons Powerade ou des chewing-gums Mentos. En tout, c'est plus de 1 000 produits qui contiennent cet additif controversé en France !

Comment savoir si mon produit contient de l'aspartame ? 

La controverse autour de cet additif n'est pas née le 14 juillet dernier : présent depuis 40 ans dans nos aliments, il est pointé du doigt régulièrement depuis la première année de son autorisation.  En 2020, au Royaume-Uni, deux scientifiques ont ouvertement demandé à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) pourquoi elle avait réapprouvé l'aspartame en 2013 en tant qu'additif sûr et ce, sans même réduire la dose journalière admissible.

Promu depuis des années par des industriels via leur produits light ou zéro qui laissent entendre que c’est une solution pour perdre du poids, la réalité est toute autre : depuis mai 2023, l'OMS conseille de ne plus consommer d'édulcorants non sucrés – dont l’aspartame fait partie – dans ce but, car rien ne prouve que cela fonctionne. Pire encore, l'examen des preuves scientifiques actuelles par la même instance internationale suggère que la consommation d’édulcorants est associée à un risque accru de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. 

Lors d'une conférence de presse, le Dr Francesco Branca, expert de l'OMS, a clairement conseillé de limiter la consommation d'édulcorants, particulièrement chez les enfants pour ne pas les habituer au goût sucré. Bref, un additif à l’intérêt douteux selon les scientifiques, avec en prime un nouveau statut « possiblement cancerogène », n’a pas avoir grand-chose à faire dans nos assiettes. 
 

Au nom du principe de précaution, retirons l’aspartame !

Malgré ce classement de l’aspartame comme cancérogène possible pour l’être humain par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’OMS n’a pas recommandé de modifier la dose acceptable d’aspartame consommable par jour, par manque d’études scientifiques. 

Pourtant en 2023, l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a formulé des conclusions inquiétantes dans une étude ayant suivi plus de 100 000 Français·es depuis mai 2009 : les doses acceptables mesurées par l’INSERM sont entre une demi-cannette et une cannette, soit 40 fois plus basses que la recommandation actuelle de l’OMS. Un risque et des doses dans la lignée de précédentes études menée sur des rats en 2005 et 2010. Un signal d’alarme supplémentaire qui doit nous amener à agir.

Chez foodwatch, le doute n’a pas sa place quand on parle de risque de cancer. À l’heure où son utilité pour les consommateurs et consommatrices est largement remise en cause et où les preuves de ses potentiels effets néfastes sur notre santé s’accumulent, il est désormais intenable de maintenir cet additif dans notre alimentation.

C’est le moment parfait pour faire (enfin) appliquer le principe de précaution : face à ces risques crédibles pour la santé, les décideurs et décideuses politiques doivent agir pour retirer cet additif de notre alimentation ! 

Questions / Réponses sur l'aspartame

Qu'est-ce que l'aspartame? Quels risques pour la santé?  

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Rendre notre alimentation plus saine

L’aspartame n’est malheureusement que la partie émergée de l’iceberg. Edulcorants, conservateurs, colorants… Aujourd’hui, plus de 338 additifs alimentaires sont autorisés dans l’Union Européenne. C’est l’un des marqueurs d’une alimentation ultra-transformée de plus en plus pointée du doigt pour ses impacts sur la santé.

Et ce n’est pas tout : le nombre élevé d'additifs alimentaires aggrave les risques liés aux effets cocktail, quand les substances chimiques peuvent interférer les unes avec les autres. Manger et boire plusieurs additifs tout au long de la journée est donc susceptible de mettre notre santé en danger.

Il est temps de rendre notre alimentation plus saine, en partant de la source : réduire le nombre d’additifs autorisés afin de prévenir les possibles effets cocktail ou cumulatifs. C’est possible : le secteur du Bio n'autorise par exemple que 56 additifs. Après avoir réussi à faire interdire le E171 (dioxyde de titane)  en France et dans l’UE, foodwatch est actuellement en pleine bataille pour faire interdire les additifs à base de nitrites et de nitrates  ajoutés (qui font d’ailleurs partie des additifs autorisés dans le bio).

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