Communiqués de presse 14.12.2022

Echéance glyphosate et autres pesticides : foodwatch demande une réforme complète des procédures d'homologation

Alors que le 15 décembre 2022 est la date butoir pour le renouvellement de l’autorisation du glyphosate en Europe, les Etats membres ne sont pas parvenus à une décision à la majorité. La Commission européenne a donc tranché et accordé une année supplémentaire au glyphosate, dans l’attente de l’avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) prévu en juillet 2023. foodwatch révèle que 30 % des pesticides actuellement autorisés dans l’Union européenne le sont par prolongation de leur homologation, sans réévaluation définitive des risques. L'association européenne de défense des consommateurs appelle à une réforme complète des procédures d‘approbation. Tout pesticide dont l'autorisation a été prolongée sans réévaluation des risques par l’EFSA devrait être immédiatement retiré du marché, insiste foodwatch.


« Le glyphosate n'est que la partie émergée de l'iceberg : un pesticide sur trois actuellement autorisé dans l'Union européenne l’est par prolongation de son homologation – sans réévaluation définitive des risques par les autorités européennes. Ceci est tout à fait irresponsable et inacceptable, affirme Lars Neumeister, expert pour foodwatch international. Le système d’approbation des pesticides de l'Union européenne présente tellement de failles qu'une réforme s’impose de toute urgence. »

L’étude de foodwatch révèle que l’homologation de 135 pesticides sur les 455 actuellement autorisés dans l'Union européenne a, en réalité, expiré – et pourtant, elle a été prolongée à plusieurs reprises, parfois pendant des années, sans que l'EFSA ne finalise la réévaluation de leur sécurité. Parmi ces produits, des pesticides largement utilisés, comme le flufénacet, un herbicide dont les métabolites contaminent les nappes phréatiques, et dont l’autorisation a expiré dès 2012. Autre exemple : l'autorisation de la deltaméthrine, un insecticide neurotoxique, a été prolongée à plusieurs reprises depuis 2013, alors que l'Union européenne l’a déclaré "candidat à la substitution" et que ses effets toxiques spécifiques devraient imposer une réduction de sa période d'autorisation.

foodwatch demande l’augmentation des redevances d’homologation payées par les fabricants de pesticides, afin de permettre aux autorités européennes de procéder à l'évaluation des risques en temps voulu. Lorsque l’autorisation d’un pesticide est renouvelée, les prolongations préalables devraient être comptabilisées dans sa nouvelle période d'homologation. 

L’association de défense des consommateurs demande que tout pesticide non encore évalué par l'EFSA conformément aux règles d'évaluation des risques définies dans le règlement 1107/2009/CE soit immédiatement retiré du marché. En outre, l'Union européenne doit établir une stratégie cohérente et efficace de retrait des pesticides. Objectif pour foodwatch : une agriculture européenne sans pesticides d'ici 2035. Dans un récent rapport, foodwatch développait une stratégie concrète de sortie des pesticides, culture par culture.