Communiqués de presse 27.06.2023

Emballages alimentaires surdimensionnés : l’ultimatum de foodwatch et Zero Waste France à cinq grandes marques

foodwatch et Zero Waste France s’allient pour exiger la fin des emballages alimentaires surdimensionnés. Excédées, les deux organisations fixent un ultimatum à cinq grandes marques en les mettant en demeure de cesser ce qu’elles considèrent comme aberrant pour la planète, les consommateurs et consommatrices. Les produits épinglés contiennent entre 44% et 68% de vide. Avec leurs avocats et les citoyen·nes mobilisé·es à leurs côtés, foodwatch et Zero Waste France mettent en demeure Carambar, Côte d’Or (Mondelez), Daco Bello, Herta et Rana de cesser leurs pratiques dans un délai de 30 jours. Sinon ? foodwatch et Zero Waste France porteront l’affaire devant les tribunaux. 

Paris, le 27 juin 2023. Malgré les nombreuses enquêtes et alertes des associations sur le suremballage et le « plein de vide », peu de choses ont changé. foodwatch et Zero Waste France ont donc décidé de muscler leur action : elles mettent aujourd’hui en demeure cinq grandes marques en leur demandant de s’engager sous 30 jours à cesser ce qu’elles considèrent comme une aberration. 

« Ces emballages surdimensionnés sont de nature à induire le consommateur en erreur sur la quantité réelle d’aliment contenu dans le paquet et vont à l’encontre des efforts urgents que doivent faire les industriels pour réduire l’impact de leur production sur l’environnement et leurs déchets », commentent foodwatch et Zero Waste France. 

Si, pour l’industrie agroalimentaire, le vide est parfois nécessaire, par exemple pour protéger un aliment lors de son transport ou mieux préserver sa qualité, dans les exemples pointés du doigt, les emballages contiennent un vide inutile : 

  • Bonbons Batna de Krema (groupe Carambar) – 44% de vide 
  • Carrés chocolat noir noisettes entières Côte d’Or (groupe Mondelez International) – 60% de vide
  • Noisettes décortiquées Daco Bello (groupe Daco Bello) – 68% de vide
  • Allumettes fumées (Conservation Sans Nitrite) Herta (groupe Herta et Casa Tarradellas) – 54% de vide
  • Girasoli aux cèpes Rana (groupe Giovanelli Rana) – 60% de vide

Audrey Morice, chargée de campagnes chez foodwatch et Alice Elfassi, juriste de Zero Waste France préviennent : « Nous avons déjà dénoncé cette situation à maintes reprises : face à l’inaction des marques, c’est sur la voie de la justice que nous nous orientons désormais. Avec cette mise en demeure, nous donnons 30 jours à Carambar, Côte d’Or (Mondelez), Daco Bello, Herta et Rana pour qu’ils retirent leurs produits du marché et s’engagent à ne plus commercialiser de produits ‘pleins de vide’ ».

Me Alexandre Faro, l’avocat de Zero Waste France souligne que : « L'emballage doit être conçu et fabriqué de manière à limiter son volume et sa masse au minimum nécessaire pour assurer un niveau suffisant de sécurité, d'hygiène et d'acceptabilité, d’après le code de l’environnement. Ces pratiques abusives contreviennent donc à la réglementation ». 

L’avocat de foodwatch, Me François Lafforgue, rappelle que : « Les pratiques des industriels qui portent atteinte à l’environnement et induisent les consommateurs en erreur sur ce qu’ils achètent doivent cesser ». 
Si les entreprises interpellées ne s’engagent pas à changer le packaging de leur produit d’ici un mois, foodwatch et Zero Waste France saisiront la justice.  
Si pour l'industrie agro-alimentaire le vide peut parfois être nécessaire, par exemple pour protéger un aliment lors de son transport ou mieux préserver sa qualité, dans les exemples pointés du doigt, les emballages contiennent un vide inutile qui pourrait être réduit.
Les emballages d’aliments partent directement à la poubelle : un beau gâchis de matières premières, d’eau et d’énergie ! Surtout qu’ils sont très souvent composés - au moins en partie - de plastique, matériau principalement issu du pétrole et très émetteur de gaz à effet de serre : si le plastique était un pays, en prenant en compte tous les impacts de son cycle de vie, il serait le 5e plus gros émetteur mondial. La recyclabilité de certains plastiques ne suffit pas à remédier à cette pollution majeure, puisqu’aucun plastique ne se recycle à l’infini en boucle fermée.

Méthodologie de l’enquête. Les pourcentages de vide indiqués sont des estimations calculées d’après les mesures réalisées sur les produits achetés par foodwatch : nous avons mesuré leur volume (estimation) en approximant les paquets à des parallélépipèdes rectangles. Puis nous avons calculé la différence entre la partie pleine et la partie vide du produit. Les résultats obtenus ont été arrondis à l’inférieur. Nous avons ensuite comparé les produits à des produits similaires en magasin pour voir si des emballages mieux remplis existaient quand cela était possible.