Inflation, coûts cachés, précarité, santé : un système alimentaire à la dérive

L’inflation alimentaire est la partie émergée d’un système alimentaire à la dérive. À un bout de la chaîne, un agriculteur ou une agricultrice sur cinq vit sous le seuil de pauvreté en France (Source: INSEE). À l’autre bout, près d’1 personne sur 3 déclare devoir sauter un repas par manque d’argent et des millions de personnes sont confrontées à la précarité alimentaire. Entre les deux : des géants de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution font la pluie et le beau temps sur l’offre alimentaire et l’envolée des prix, en toute impunité. Au final, les coûts – de santé, sociaux, environnementaux – de ce système qui ne profite qu’à quelques-uns sont exorbitants. foodwatch décrypte pour vous les rouages d’un système qui marche sur la tête et les actions à mener pour enfin défendre le droit de toutes et tous à une alimentation saine, durable, choisie et abordable. 

Industriels, distributeurs : qui profite de la crise et de l’inflation alimentaire ?  

En 2 ans, l’inflation a fait grimper les prix des courses au rayon alimentation de plus de 20%. Les causes sont nombreuses : guerre en Ukraine, flambée du prix des matières premières et de l’énergie, répétition d’aléas climatiques sont autant de facteurs externes qui ont augmenté les coûts de production... Mais ça n’est pas tout . Le jeu de poker menteur indécent des géants de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution qui se renvoient la responsabilité de l’augmentation des prix depuis des mois cache une réalité bien plus cynique : Il est désormais clair que les deux profitent de l’inflation et aggravent la situation. 

Des marges historiques pour l’industrie agroalimentaire

Alors que l’inflation se poursuit, réduisant le pouvoir d’achat des Français·es, la marge brute de l’industrie agroalimentaire a atteint un niveau historique en passant de 28 % fin 2021 à plus de 48 % au deuxième trimestre 2023. Une rentabilité en hausse rendue possible par des augmentations de prix, vu que les volumes de vente, eux, ont légèrement baissé... 

Unilever, par exemple, groupe d’une trentaine de grandes marques en France dont Carte d’Or, Knorr, Magnum, Maïzena ou encore Maille, a atteint un bénéfice net de 7,6 milliards en 2022, en progression de 26 % sur un an. Sur le premier semestre 2023, il a encore progressé de plus de 20%. 

Évolution du taux de marge de l’industrie agroalimentaire depuis 2008
Alternatives economiques

Les abus de l’industrie agroalimentaire sont tels que même les institutions financières comme l’Autorité de la concurrence, le Fonds Monétaire international (FMI) et la Banque centrale européenne ont tiré la sonnette d’alarme sur les profits excessifs, précisant que l’envolée des prix va bien au-delà de ce que l’augmentation de leurs coûts de production exige. 

Supermarchés : le doublé gagnant sur le dos des consommateurs et consommatrices

D’un côté, les discours des principales enseignes de la grande distribution, qui n’ont eu de cesse durant la crise de s’ériger en défenseures du pouvoir d’achat, brandissant de soi-disant « boucliers anti-inflation ».  

De l’autre, la réalité : la grande distribution a profité de la hausse des prix pour augmenter ses marges, notamment sur des produits de première nécessité comme les produits laitiers (lait, certains fromages), les pâtes, les fruits et les légumes, ce qu’a montré l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires (OFPM). 

Tant et si bien que le Sénat a dénoncé dans son rapport de juillet 2022 ces abus sur la hausse des prix de vente : « Ces pratiques seraient facilitées par le fait que les consommateurs s’attendent, de toute façon, à constater une forte inflation dans les rayons : dès lors, augmenter le prix de vente « discrétionnairement », sans même que le prix d’achat n’ait été revu à la hausse, permet à celui qui met en œuvre cette pratique d’accroître sa marge en jouant sur l’ignorance du consommateur. » 

Cerise sur son gâteau : la grande distribution a aussi profité de la tendance de nombreux consommateurs et consommatrices à se rabattre sur plus de produits de marque de distributeurs (MDD) pour gagner des parts de marché. 

Une mainmise sur notre alimentation au détriment des produits sains et durables

Remettons les points sur les i : dans ce jeu de dupes, les consommatrices et consommateurs sont beaucoup trop souvent pointé·es du doigt comme responsables de leurs choix alimentaires. Sauf qu’ils et elles n’ont pas vraiment le choix dans le système actuel qui impose une offre alimentaire largement formatée, dans laquelle le choix le moins cher mis en avant est trop souvent synonyme de malbouffe : produits ultra-transformés, bon marché, pratiques et riches en matières grasses, en sucres et en sel, qui sont de véritables bombes caloriques, appauvries en fibres, en vitamines et en minéraux. 

En France, les mastodontes de l’agroalimentaire et de la distribution font la pluie et le beau temps, entre les 70 plus grandes entreprises de l’agroalimentaire et les 6 géants de la distribution (qui contrôlent plus de 90 % du marché et plus de 60% des dépenses alimentaires des ménages). 

Cette mainmise leur permet d’imposer leurs conditions aux fournisseurs, tout en utilisant leur pouvoir d’influence sur les pratiques de consommation, puisque c’est eux qui décident ce qu’ils mettent dans les rayons et à quel prix. 

Or, ces acteurs qui dominent le marché alimentaire sont loin de favoriser les produits sains et durables, au contraire :  

  • Une offre orientée vers les aliments ultra-transformés qui représentent environ sept produits sur dix dans l’offre des supermarchés.  
  • Les offres promotionnelles qui encouragent trop souvent les achats de produits ni sains ni durables. On ne voit pas souvent de carottes en tête de gondole…  « En pratique, les efforts des supermarchés pour baisser les prix se concentrent sur la malbouffe » déplore l’association Familles Rurales dans son étude. Dans son Observatoire des prix des fruits et légumes de 2023, Familles Rurales révèle que le prix de leur panier composé de 19 fruits et de légumes a augmenté de 16% en 1 an du soit 3,5 fois plus que l’inflation générale !  

Là encore, l’inflation accrue qui s’abat sur les produits plus sains est à relier aux marges de la grande distribution : déjà en 2019, UFC-Que choisir dénonçait une marge sur les fruits et légumes bio  en moyenne 75 % plus élevée que sur les mêmes produits conventionnels dans les supermarchés. 

Résultat : aujourd’hui en France, la consommation de fruits et légumes, de fibres et de légumineuses est beaucoup trop faible par rapport aux recommandations nutritionnelles, alors que la consommation de ces dernières constitue une voie privilégiée pour équilibrer les apports de protéines végétales et animales. Et cette situation est d’autant plus accentuée pour les plus précaires : un rapport de l’ANSES de 2017 indiquait déjà que les cadres consommaient en moyenne 50 % de fruits et légumes en plus que les ouvriers. 

Précarité, santé : les coûts cachés de notre alimentation

S’il est aussi important d’agir pour une transition de notre modèle alimentaire, c’est parce qu’il se situe au carrefour de nombreux enjeux. Social, économie, santé, environnement : autant d’impacts négatifs de notre alimentation qui ne se reflètent pas aujourd’hui dans le prix affiché des produits alimentaires, mais dont les conséquences coûtent gros à la société. Selon la FAO, l’ensemble des coûts cachés de notre système agroalimentaire s’élève à 177 milliards de dollars en France. 

Explosion de la précarité alimentaire : la double peine

Une des conséquences du système actuel, totalement intolérable : des millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire en France. Estimé à 8 millions il y a une dizaine d’années, ce nombre explose avec l’inflation alimentaire. Concrètement, 1 Français·e sur 3  n’a pas accès à une alimentation saine en quantité suffisante pour manger trois repas par jour.  

L’aide alimentaire a quasiment doublé en dix ans, avec déjà 7 millions de personnes qui y avaient recours en 2020. Des chiffres qui continuent de grimper, sans compter les millions qui n’osent pas s’y présenter…  

Or, pour les personnes les plus précaires, plus les budgets sont serrés, plus il est difficile de consommer des aliments de bonne qualité nutritionnelle. 

C’est notamment à cause de cela que les personnes les plus précaires sont aussi les premières victimes de maladies liées à une mauvaise alimentation. « En étant près de deux fois plus répandue au sein des catégories les plus modestes, l’obésité est au carrefour des inégalités sociales et des inégalités de santé. » alerte un rapport sur la prévention et la prise en charge de l’obésité. 

Avec l’inflation, les ménages qui peinent à boucler leurs fins de mois n’ont d’autre choix que de sacrifier une partie de leur budget alimentation, qui devient une variable d’ajustement quand le logement et l’énergie doivent être payés. 

Ainsi, ils se retrouvent contraints de privilégier des aliments bon marché, riches en énergie, mais finalement de faible qualité nutritionnelle, au détriment des aliments les plus sains (fruits, légumes, poisson). Quand certains aliments de base devenus inaccessibles n’ont pas carrément été rayés de leur liste de courses…

Coûts pour la santé d’un système qui favorise la malbouffe

Les enjeux d’une alimentation saine pour la santé sont largement documentés. Un rapport du Sénat de mai 2020 titrait même : l'alimentation est le premier facteur de risque évitable de mauvaise santé.  

Aujourd’hui, le constat est alarmant. Le surpoids touche près de la moitié des adultes et un enfant (ou adolescent) sur 6 dans notre pays, les rendant plus vulnérables à des maladies comme les cancers, le diabète de type 2 ou des maladies cardio-vasculaires.  Les coûts directs et indirects liés à l’obésité sont hallucinants. La Direction générale du Trésor évaluait déjà pour 2012 le coût social de la surcharge pondérale à 20,4 milliards d’euros, qui a dû largement augmenter depuis.  

Le rapport de France Stratégie 2021 "Pour une alimentation saine et durable : évaluation des politiques publiques"  ajoute : « Les enjeux de santé publique associés à la nutrition restent importants en France, avec en particulier la forte croissance du diabète de type 2 ces vingt dernières années, qui touche 4,6 % de la population, pour un coût annuel de 7,7 milliards d’euros. » 

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Karine Jacquemart interpelle le Ministre Bruno Lemaire sur les coûts cachés de l'alimentation, "Alimentation : à qui profite la hausse des prix ?" France 2, 6 février 2024

Argent public : les cadeaux de l’État à l’industrie et à la grande distribution

Nous l’avons expliqué plus haut, le système mis en place par l’industrie agroalimentaire et la grande distribution à la faveur de leur quasi-monopole leur bénéficie très largement, tandis que les citoyen·nes et contribuables paient l’addition, de leur ticket de caisse à leurs impôts, sans compter les impacts sur leur santé et leur environnement.  

Mais cela n’est pas tout, car ce système qui profite à une poignée, est sous perfusion d’argent public. Pour l’industrie agroalimentaire et les enseignes de la distribution, c’est le beurre et l’argent (public) du beurre… 

Coûts d’un système agricole sous perfusion d’aides publiques

En France, les aides publiques directes au secteur agricole représenteraient à elles seules un coût total annuel de 15,2 milliards d’euros en 2021 (11,1 milliards d’euros de subventions et 4,1 milliards d’euros d’allégements fiscaux et sociaux selon l’Agreste 2022).   

Le dernier rapport des Nations Unies sur l'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition indique que les subventions agricoles ciblent souvent la production de denrées céréalières de base, de produits laitiers et d'aliments d'origine animale, tandis que les fruits et légumes sont relativement moins soutenus. 

Si les gouvernements réaffectaient les ressources qu'ils utilisent pour encourager la production, l'approvisionnement, la fourniture et la consommation d'aliments nutritifs, ils contribueraient à rendre les régimes alimentaires sains moins coûteux, plus durables et plus abordables pour toutes et tous. 

Plans de soutien, réductions fiscales : un système alimentaire au comble du cynisme

Les soutiens à l’industrie agroalimentaire et à la grande distribution ne sont pas oubliés par les pouvoirs publics (plans de relance, exonérations en tout genre, etc.), sans aucun engagement en termes de qualité nutritionnelle et d’accessibilité des produits alimentaires qu’ils mettent sur le marché. 

Mais il y a un scandale plus grand encore : non seulement la grande distribution a une responsabilité majeure dans le manque d’accès pour toutes et tous à une alimentation saine, choisie, durable et abordable, contribuant à l’augmentation de la précarité alimentaire, mais en plus elle tire profit en bout de chaîne d’un dispositif d’aide alimentaire dévoyé. Le comble du cynisme ! 

En effet, la loi de 2016 oblige les supermarchés à donner leurs invendus à des associations caritatives au lieu de les jeter. Un dispositif sensé être positif et anti-gaspillage dont les grands gagnants sont en fait… les distributeurs !

En effet, ces acteurs captent des sommes exorbitantes d’argent public, sous forme de réductions d’impôts liées à la défiscalisation de 60% du montant de leurs dons alimentaires. Et comme ils n’ont aucune contrainte sur le type et la qualité des produits qu’ils donnent, ils font là encore ce qu’ils veulent en toute impunité. Résultat : les associations qui œuvrent à cette aide alimentaire malheureusement indispensable se plaignent, à juste titre, de la mauvaise qualité notamment nutritionnelle des produits collectés. 

Avec au passage, un grand gaspillage d’argent public, comme l’explique l’ADEME dans une étude de 2023 qui conclut que « 16% des denrées distribuées par les acteurs de la grande distribution finissent à la poubelle, soit 38 000 tonnes équivalent à 185 millions d’euros de produits reçus, mais jetés directement par les associations. Cela représente :  

  • 65 millions d’euros non perçus par l’Etat suite aux déductions fiscales 
  • 64 millions d’euros de frais de fonctionnement inutiles pour les associations (transport, stockage, énergie, etc.) 
  • 10 millions d’euros de coûts de traitement de déchets supplémentaires pour les collectivités et économisée par la grande distribution. » 

Et l’UGESS (Union nationale des Groupements des épiceries sociales et solidaires) d’ajouter  :

 69% de ces pertes concernent les fruits et légumes, catégorie de produits pour laquelle les associations font déjà remonter des difficultés d’approvisionnement. En bout de chaîne, il ne reste alors que les produits ultra-transformés, trop gras, salés ou sucrés alors que les études rapportent que 35% des personnes faisant appel à l’aide alimentaire souffrent d’obésité, contre 17% au sein de la population française. 

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Karine Jacquemart questionne la répartition des richesses du système alimentaire, "Alimentation : à qui profite la hausse des prix ?" France 2, 6 février 2024

Des solutions concrètes pour une alimentation saine, choisie, abordable et durable

Dans le contexte d’inflation actuelle, des millions de personnes n’ont pas ou plus accès à une alimentation saine, choisie et durable. C’est pourtant un droit fondamental. Pour qu’il soit respecté, il est d’abord primordial de remettre l’industrie agroalimentaire et les enseignes de la grande distribution face à leurs responsabilités. La concentration du pouvoir économique de ces acteurs tout puissants qui font la pluie et le beau temps sur l’offre alimentaire fait plus partie du problème que de la solution… Et l’opacité de la construction des prix alimentaires rajoute à ce cocktail détonnant. 
 
Face à ce rapport de force déséquilibré, c’est à l’Etat de fixer des règles plus strictes et plus claires pour protéger les consommateurs et consommatrices, sur la qualité des produits vendus, sur les stratégies marketing débridées et sur les prix pratiqués en rayon.  

Empêcher les marges excessives de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution

Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire affirmait lui-même dans une interview télévisée fin septembre 2023 : « C’est le rôle de l’Etat de garantir l’ordre public, économique, qu’il n’y a pas de profits qui soient excessifs, de rentes faites par certains et que l’argent soit rendu aux consommateurs. Depuis plusieurs semaines c’est mon seul objectif : que l’argent n’aille pas dans les marges des distributeurs ou des industriels mais dans les prix en rayons ».  

Le choix le plus sain et durable doit devenir le choix le plus abordable. Plus encore, l’accès aux produits alimentaires les plus sains et durables doit être facilité, notamment pour les personnes en situation de précarité. 

Il faut pour cela agir à tous les niveaux de la chaine, de la production à la distribution. Plus spécifiquement, il s’agit d’empêcher l’explosion des marges aux étapes de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution (prix final), tout en s’assurant en amont de la chaine de la juste rémunération des producteurs et productrices, particulièrement pour les petites productions agricoles.  

Tant qu’il n’y aura pas davantage de transparence sur les marges réalisées par toutes les parties prenantes aux différentes étapes de la construction des prix, fabricants comme distributeurs auront le loisir d’agir en toute impunité, en faisant leur beurre sur le dos du plus grand nombre.   

Le système aujourd’hui reste très opaque sur les marges des uns et des autres, et cela n’est pas un hasard… A la demande expresse des industriels et des distributeurs, l’officiel Observatoire de la Formation des Prix et des Marges Alimentaires (OFPM) ne publie que des informations trop vagues. Il ne suit la construction des prix que pour 34 produits : essentiellement des produits bruts (par ex. viande fraîche, volaille) ou des produits très peu transformés (par ex. fromage, yaourt). Pour ces produits, seule la marge brute moyenne est communiquée. La marge nette quant à elle, plus précise, n’est donnée que par rayon. Enfin, ces données sont publiées de manière très tardive, avec généralement un an de retard. 

Face à cette situation intolérable, foodwatch, Familles Rurales, UFC-Que choisir et la CLCV exigent que les pouvoirs publics imposent la transparence totale sur les marges réalisées par produit par chaque acteur de la chaîne alimentaire, et prennent de mesures concrètes pour empêcher l’explosion des marges, particulièrement sur les produits alimentaires sains et durables. 

Solutions et alternatives, une nécessité pour rééquilibrer le système alimentaire et agir face aux inégalités

Alors, comment opérer une véritable transition de notre système alimentaire pour une alimentation saine et durable, dans un système qui ne creuse plus ni les inégalités ni les coûts cachés ? 

Une vaste question, qui démarre avec une volonté politique forte de rediriger l’argent public vers les associations, multiples projets et alternatives qui contribuent à cette transition. 

« Ce que demandent les personnes en précarité, c’est un accès digne, librement choisi, à une alimentation saine et de qualité », rappelle des organisations de solidarité et de lutte contre la précarité alimentaire. 
 
Cela passe notamment par un relèvement des ressources financières des foyers (très bas revenus, retraites, minima sociaux y compris pour les jeunes) car la précarité alimentaire est très fortement liée à des revenus insuffisants. 

De vraies politiques de prévention de la précarité alimentaire doivent également être mises en œuvre, avec davantage de soutien public, y compris financier, pour les nombreuses alternatives et dispositifs locaux en cours de développement. La note des associations Action contre la Faim, UGESS, VRAC, Secours Catholique, Réseau CIVAM, Réseau Action Climat appelle ainsi le soutien d’initiatives proposant des tarifs différenciés telles que les épiceries sociales et solidaires, les groupements d’achats, les paniers solidaires, ou les transferts monétaires. 

Cela intègre aussi les expérimentations de « caisses communes de l’alimentation » telles que développées à Montpellier dans le cadre de Territoire à VivreS ou à Cadenet dans le Vaucluse » et la lutte contre les déserts alimentaires, ainsi que les AMAP et jardins potagers, comme par exemple l’association Veni Verdi, pour une agriculture de proximité, participative et sociale.  

Parmi les solutions émergentes, le projet de Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) est particulièrement intéressant mais nécessite beaucoup plus de fonds publics pour se développer. Ce projet vise à faciliter un accès économique, physique et social, à des produits alimentaires conventionnés, basé sur une allocation alimentaire universelle financée selon un modèle contributif (par cotisation sociale) similaire à celui de la Sécurité sociale. Conventionner un choix de produits constitue un levier de transformation du système de production agricole et alimentaire en orientant vers les critères de qualité définis collectivement et démocratiquement.  

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