1 an du Mur des Arnaques sur l’étiquette : les pires pratiques marketing repérées par les foodwatchers !

En juillet 2024, foodwatch lançait le Mur des Arnaques sur l’étiquette, un outil citoyen permettant aux consommatrices et consommateurs de signaler des pratiques marketing abusives repérées dans les rayons alimentations. Notre équipe a reçu de nombreux signalements de foodwatchers agacé·es des entourloupes de ces marques qui se croient tout permis avec les emballages et les prix. Un an après, foodwatch fait un palmarès des pires arnaques sur l’étiquette, épinglées par ces consommatrices et consommateurs qui sont les yeux et les oreilles de notre association dans les supermarchés ! 

Depuis plus de 10 ans, foodwatch, aidée par des consommatrices et consommateurs vigilant·es, traque les arnaques sur l’étiquette dans les rayons des supermarchés : ces produits dont le marketing induit en erreur sur ce qu’ils sont réellement. Arnaques au prix, emballages « plein de vide », ingrédients controversés masqués, pseudo- « Made in France » ou arnaque au visuel, les entourloupes marketing des marques sont nombreuses. Mais elles n’échappent pas à notre association et à notre communauté. Publiés sur nos réseaux sociaux, les « Jeudi Arnaque » de foodwatch font savoir aux marques qu’on les tient à l’œil et cette mauvaise presse n’est pas à leur goût ! Année après année, grâce à vos alertes et à nos enquêtes, le marketing abusif trépasse et les emballages deviennent plus transparents.  

C’est un foodwatcher qui a partagé ce produit avec notre équipe sur les réseaux sociaux : avec ces betteraves de champagne et le chèvre crémeux de l’atelier Blini, on pense savourer… une alliance crémeuse de chèvre et de betterave. Logique, nous direz-vous, c’est écrit en gros sur l’étiquette ! Mais détrompez-vous, car côté recette, c’est une autre histoire : le 1er ingrédient sont des pois chiches, à 44% ! Si la betterave répond à l’appel (37%), on peut faire bien mieux pour le chèvre, avec seulement 2% ! Ce décalage entre l’étiquette et les promesses marketing qui sont faites, et la composition réelle du produit, c’est ce qu’on appelle chez foodwatch une arnaque au visuel. Les industriels clament leur innocence en indiquant que tout est indiqué sur le packaging, mais les consommatrices et consommateurs ont bien l’impression de se faire avoir !

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A Veauche (42340), Claudine G. a repéré chez Carrefour une belle arnaque au prix : une baguette campagnarde « gratuite », pour 3 achetées. Elle a comparé les étiquettes et a constaté : ”Le prix unitaire de la baguette est de 1,09€. Le lot de 3+1 gratuite est à 4,36€... ce qui ne fait aucune baguette gratuite !” Car oui, 1.09 x 4 font bien 4,36… ! Si une erreur d’affichage est possible, elles sont trop nombreuses et trop fréquemment signalées par notre communauté pour que foodwatch les laisse passer, surtout quand il s’agit de (soi-disant) permettre de faire des économies !  

Je signale une arnaque au prix

Avec ces bonbons suisses aux plantes Fleurs de sureau, la marque Ricola joue sur le marketing santé : sur l’emballage, les mentions “aux plantes”, “sans sucre”, aux “fleurs de sureau”… derrière le packaging, un concentré d'édulcorants, d'arômes et de colorants. Quant à la fleur de sureau, mélangée à d'autres plantes, elle ne représente que 0,5% des ingrédients. C’est ce décalage entre le marketing et la composition du produit qui a alerté Antoine M. qui a signalé ce produit à Tours. Détox, énergie, minceur, bonne nuit, anti-cholestérol… foodwatch dénonce depuis de nombreuses années les produits se faisant alliés de notre santé mais qui, une fois l’étiquette scrutée, sont bien loin de cette réalité. 

Je signale une arnaque au pseudo-marketing santé

Alerte "shrinkflation" : sur ses bacs à glace, Carte d'Or a ajouté la belle mention, en gros "nouveau format, grain de place dans votre congélateur" alors que le format du bac a été simplement réduit en hauteur et en largeur, passant de 1L à 750mL... faisant croire à un bénéfice pour les consommatrices et les consommateurs, qui perdent en crème glacée pour un prix en hausse ! C’est ce qu’a repéré Nicolas B. en juillet 2024, en faisant ses courses à Gleizé, en région Auvergne-Rhône-Alpes. La shrinkflation, c’est cette pratique révélée par foodwatch en septembre 2022, par laquelle les marques réduisent le format des produits, et en augmente le prix ! Un changement quasiment imperceptible à l’œil nu, des économies d’échelle pour les industriels. Dans ce dossier, c’est foodwatch et la mobilisation citoyenne qui ont gagné puisque depuis 2024, les supermarchés sont obligés d’afficher en rayon les produits dont le format a rétréci, sans baisse de prix.  

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A Gorron, en Mayenne, Nigel P. a été bien surpris de découvrir que dans ce pot de rillettes du Mans pur porc de la marque distributeur U, le fond bombé occupait une sacrée place ! Un bel exemple de « plein de vide », ces emballages de produits démesurément grands, face auxquels on a souvent le sentiment de se faire avoir, quand on constate que la quantité d’aliment présente est bien moindre que ce que laissait penser le packaging. Si le vide permet parfois de protéger un aliment lors de son transport ou de mieux préserver sa qualité, trop d’emballages contiennent un vide inutile. Cette pratique, qui a le don de vous agacer, manque sérieusement de transparence et est aussi une aberration pour l’environnement.  

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Sur le flacon, l’étiquette promet « 2L + 1L gratuit ». Or, en rayon, le calcul de Claude, qui a repéré cette arnaque sur l'étiquette chez Super U, est rapide. Si le prix affiché au litre est de 1.97€, multiplié par 3, le bidon devrait coûter 3.94€ et non 5.91€ ! Résultat des courses : aucun litre offert. C’est encore aux consommatrices et consommateurs de scruter les étiquettes, avec une loupe et une calculatrice… ! Le problème des arnaques au prix ? Avec leur marketing qui attire l’œil et le portefeuille, elles promettent de fausses économies aux personnes qui doivent vraiment faire attention à leur budget alimentaire. Depuis plusieurs années, foodwatch demande au gouvernement que ces formats spéciaux, familiaux, ou lots, soient considérés comme des promotions et encadrés au même titre, pour mettre fin à ces arnaques au prix. 

Je signale une arnaque au prix

Repéré chez Franprix, Sim S. explique : “Sur le devant du pot de yaourt végétal Alpro, de grosses amandes bien en vue ; or la recette en contient... 1.5% ! L'ingrédient principal, le soja (94,8%) est indiqué en bas, en petit.” Au-delà du décalage aberrant entre le marketing et la recette du produit, Alpro est une marque de Danone, qui a annoncé en septembre dernier retirer le Nutri-Score de certains de ses produits, au prétexte que la nouvelle version du logo nutritionnel ne serait pas cohérente. Traduisons : certains de ses produits étant moins bien notés, le géant de l'agroalimentaire a décidé de s'en passer, au détriment de la transparence et de notre santé.

Je signale une arnaque au visuel