Actualités 21.07.2015

Charcuterie, merguez, kebabs... certifiés non conformes !

Avec l’été, nombre d’entre vous ont ressorti le barbecue et les saucisses à griller. Un comportement à risque ? Oui, si l’on en croit les chiffres ahurissants des derniers contrôles de la répression des fraudes (DGCCRF). Parmi les produits à base de viande examinés, plus d’un quart n’a pas été fabriqué en respectant les règles en vigueur en France – à commencer par les saucisses et autres merguez.

26% des tests ont révélé une « anomalie », la fraude la plus courante étant l’usage d’espèces animales autres que celles figurant à l’étiquetage. L’étiquetage mensonger, tel que l’usage abusif des mentions « frais », « maison » ou « supérieur » touche quant à lui un produit sur dix. Ces chiffres sont d’autant plus scandaleux que les autorités ne communiquent aucune information sur les produits concernés, les fabricants, ou encore les lieux où ils ont été achetés. Au nom de quoi ces informations sont-elles cachées aux consommateurs ?

Faute de transparence, la fraude perdure

Les fraudes demeurent courantes, et certains fabricants ne manquent pas d’imagination en la matière : présence de produits de reconstitution des viandes non indiqués, d’additifs et colorants non autorisés, ou en quantité trop importantes, de produits d’origine végétale non annoncés… La liste des dérives relevées par la DGCCRF lors d’un récent contrôle de produits à base de viande est effrayante.

foodwatch exige la transparence totale vis-à-vis des consommateurs. Il ne s’agit pas de se lancer dans une chasse aux sorcières en montrant du doigt un fabricant plutôt qu’un autre. Mais lorsque des aliments sont étiquetés « frais » à tort, ou encore lorsqu’une merguez sur quatre contient du porc, nous sommes en droit d’exiger toute la transparence sur ces contrôles. D’autant que cette opacité ne peut qu’encourager les fabricants à flirter avec la limite. Le défaut de transparence des autorités, allié à l’absence d’un quelconque risque pour les distributeurs de voir leur responsabilité publiquement mise en cause, leur donne toute latitude pour inciter les fabricants à tirer les processus vers le bas.

Des contrôles insuffisants

A l’inverse, plus le public est informé, plus les fabricants et les commerçants sont sous pression, et plus ils se sentent obligés de respecter les réglementations alimentaires et d’améliorer leurs produits dans l’intérêt du consommateur. Cela devrait être la règle pour les produits à base de viande et la charcuterie, mais aussi pour l’ensemble des fabricants alimentaires. Alors pourquoi continuer à esquiver ?

foodwatch revendique la transparence, et exige la publication de toutes les informations récoltées par les autorités de contrôle. Tous ceux dont le nom apparaît sur un produit doivent engager leur responsabilité, et les contrôles - à ce jour insuffisants - doivent être renforcés.