Comment E.Leclerc, Maggi, Lustucru, Vrai et Puget induisent les consommateurs en erreur
foodwatch a tenu sa première conférence de presse aujourd’hui à Paris, en présence de Thilo Bode, président et fondateur de foodwatch, et des grands médias qui ont répondu présents. L’ONG a dénoncé les pratiques inacceptables de cinq grandes entreprises qui produisent la Marque Repère (E.Leclerc), Maggi (Nestlé), Lustucru (Panzani), Vrai (Triballat Noyal) et Puget (Lesieur).
« Difficile pour les consommateurs d’y échapper, explique Ingrid Kragl, directrice de l’information de foodwatch. Ces ruses de l’industrie alimentaire sont parfaitement légales. Les fabricants en profitent, confortés par des réglementations laxistes et le laisser-faire de la plupart des pouvoirs publics. Là est le véritable scandale. Pour que cela cesse, foodwatch appelle les consommateurs à réagir et à faire pression en signant sa pétition. »
Voici cinq exemples flagrants :
E.Leclerc, blanc de dinde Tradilège, Marque Repère. L’emballage mentionne « qualité supérieure » et « 100% filet », ce qui ne signifie pas 100% de viande. En réalité, le produit contient environ 16% d’eau qui inclut du gélifiant à base d’algue, du colorant et d’autres additifs, soit l’équivalent de presque une tranche sur six. Le fait que les produits de la Marque Repère soient bon marché n’est en rien une excuse. foodwatch a demandé des explications à E.Leclerc.
Signez notre pétition adressée à Michel-Edouard Leclerc !
Maggi (Nestlé), soupe bœuf-carottes aux vermicelles, saveur à l’ancienne. Avec cette soupe, Nestlé fait référence aux saveurs d’un plat de la tradition culinaire française. Bien que le visuel sur l’emballage présente un généreux morceau de bœuf, le produit n’en contient pas : on y trouve juste 1,1% de jus de cuisson de bœuf. Cette soupe compte plus de fécule, d’arômes artificiels, de sucre et de sel que de viande. Le « Code de la soupe », une réglementation rédigée par l’industrie elle-même, rend de telles pratiques possibles. foodwatch a demandé des explications à Nestlé.
Lustucru (Panzani), tortellini jambon cru parmesan. Lustucru, appartenant au groupe espagnol Panzani, est l’une des marques de pâtes préférées des Français. Une confiance qui n’est, à nos yeux, pas méritée. Bien que l’emballage mette en avant du jambon cru et du parmesan dans des tortellini « plus généreux », le paquet de pâtes contient en réalité à peine une petite cuiller de parmesan. Il y a 24% de jambon cru ; le reste de la farce n’est que remplissage à base d’ingrédients standards voire bon marché : eau, flocons de pommes de terre, crème fraîche, semoule de blé dur et poitrine de porc fumée. foodwatch a demandé des explications à Lustucru.
Vrai (Triballat Noyal), yaourt arôme naturel fruits rouges. Le slogan des produits laitiers biologiques Vrai est : « Le bonheur est dans le Vrai. » Avec son yaourt arôme naturel fruits rouges, Vrai restait dans l’ambiguïté en présentant le produit pour ce qu’il n’était pas. Ce laitage ne contenait pas de morceaux de fruits mais seulement un arôme à hauteur de 1,1%... et cet arôme n’était même pas bio. foodwatch a demandé des explications à Vrai, et après que plus de 33 000 consommateurs ont signé la pétition, Triballat-Noyal a retiré son yaourt du marché.
Puget (Lesieur), vinaigrette huile d’olive extra, vinaigre balsamique, tomates séchées. Puget est la marque d’huile d’olive préférée des Français. Forte de cette réputation, Puget vend une vinaigrette qui annonce être à base d’huile d’olive extra, vinaigre balsamique et tomates séchées. Mais ces ingrédients a priori de qualité ne constituent qu’un tiers du produit. La vinaigrette Puget est surtout composée d’ingrédients meilleur marché : eau, huile de colza, vinaigre blanc et rouge, purée de tomates. Et à peine 1% de tomates séchées ! foodwatch a demandé des explications à Puget.