Actualités 01.06.2021

Nitrites : comment les industriels de la charcuterie tentent de bâillonner Yuka

Episode 439 du combat opposant les défenseurs de la santé publique et les industriels de la charcuterie autour de la question des additifs à base de nitrites et de nitrates. Vous n’avez rien suivi à cette histoire ? Résumé à la sauce foodwatch.

Les industriels de la charcuterie attaquent Yuka en justice : petit procès dans un grand débat de santé publique

La nouvelle vous est-elle parvenue sous le soleil radieux du week-end ? « Face à l'appli Yuka, les saucissons remportent une première manche en justice » annonçait l’AFP vendredi. Et depuis, l’envie nous démange à foodwatch de revenir sur ce petit épisode de la grande série « interdisons les nitrites ajoutés dans l’alimentation ». Pourquoi ? Parce que la stratégie du lobby des charcutiers industriels est de faire diversion avec ce procès, ce que nous dénonçons depuis novembre. La Fédération des Entreprises Françaises de Charcuterie Traiteur (FICT) tente de bâillonner Yuka devant un tribunal du commerce, alors qu’il s’agit d’un sujet de santé publique. De nombreuses études scientifiques pointent du doigt les risques pour la santé des additifs à base de nitrites et nitrates ajoutés à la viande transformée et c’est pour cela que foodwatch a lancé la campagne « Stop aux nitrites ajoutés dans l’alimentation » avec Yuka et la Ligue contre le cancer. Mais pour que la santé publique gagne, nous allons avoir besoin de votre mobilisation et de vos relais. 

Rappel des faits. La semaine dernière, le tribunal de commerce de Paris a jugé l’application Yuka pour "pratique commerciale déloyale et trompeuse" et pour "des actes de dénigrement » suite à une assignation par la FICT. Au cœur du procès, le fait notamment que Yuka lie dans l’application les fiches de produits qui contiennent les additifs E249, E250, E251 et E252 et un appel à signer notre pétition commune foodwatch, Yuka et la Ligue contre le cancer pour demander l'interdiction de ces additifs ajoutés dans l’alimentation.

Si le feuilleton judiciaire est encore loooiiiiinnn d’être fini, puisque face à une décision incompréhensible, Yuka a fait appel, ce procès démontre une chose : des consommateurs et consommatrices qui se mobilisent, cela dérange vraiment les industriels de la charcuterie, prêts à tout pour défendre leurs intérêts.

Des consommateurs qui militent ? Une bombe pour les industriels de la charcuterie.

Quand 350 000 personnes demandent l’interdiction des nitrites et nitrates ajoutés dans l’alimentation grâce à notre pétition, cela finit par énerver la FICT, derrière laquelle se cachent des marques telles que Fleury Michon, Herta (Nestlé), Cochonou ou encore Madrange. Non, le bon jambon de chez nous n’est pas content. Leur récent procès contre Yuka n’est qu’une tentative déplacée de riposte et de diversion face à l’élan citoyen. Pourquoi ? Car l’élan est suivi d’effet. Un an après notre pétition, une proposition de loi ​​​​​​​a été mise sur la table en décembre 2020 pour une « interdiction progressive des additifs nitrés dans les produits de charcuterie » et sera débattue fin 2021. Et ça, les industriels de la FICT ne sont pas prêts à l’accepter.

Mettons en lumière la stratégie de lobbying des industriels de la charcuterie : signez et partagez notre pétition.

Bien cachés derrière le lobby de la FICT, Cochonou, Madrange, Herta (Nestlé) et les autres industriels de la charcuterie tentent de museler le débat et de semer le doute sur la nécessité d’interdire ces additifs, pourtant largement documentée et réaffirmée par une mission parlementaire.

Ces agissements sont d’autant plus inacceptables que ces marques jouent un double-jeu. Beaucoup d’entre elles commercialisent déjà des gammes de produits sans nitrites ajoutés, ce qui prouve qu’elles sont bien au courant du problème, et qu’elles sont capables de mettre en place des alternatives.

Le procès intenté par ces industriels de la charcuterie vise à faire taire les voix qui demandent la fin des nitrites ajoutés dans les viandes transformées. Que voulez-vous faire, vous ? A foodwatch, nous avons une petite idée : mettre en lumière leurs pratiques. Envoyons un signal fort : signez notre pétition, partagez cet article. 

Signez et partagez la pétition !

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