13.03.2024

10 ans de victoires pour notre alimentation et notre santé

Lanceur d’alerte de l’alimentation et contre-pouvoir citoyen, notre association fête une décennie d’action : une belle occasion de revenir sur les moments forts et les victoires qui ont marqué nos combats. Coup de projecteur sur ces victoires, qui sont avant tout VOS victoires. 

2015 : triple victoire pour la première campagne Arnaques sur l’étiquette de foodwatch

C’est un tiercé gagnant que foodwatch emporte pour sa première campagne de « name and shame » : révéler publiquement et médiatiquement les magouilles et pratiques abusives des industriels pour les contraindre aux changements. En 2015, la marque Vrai , le géant Nestlé  et le distributeur E. Leclerc  ont modifié leurs étiquettes et emballages peu honnêtes, épinglés par foodwatch dans sa première enquête sur les arnaques sur l’étiquette. Acculés par la pression de plusieurs dizaines de milliers de personnes, les industriels montrent patte blanche en revoyant le marketing de leur produit qui induisait en erreur les consommateurs et admettant indirectement au passage les pratiques dénonces par foodwatch. Un premier succès suivi par tant d’autres dans les années à suivre pour la campagne Arnaques sur l’étiquette  de foodwatch. 

2016 : foodwatch contraint Coca-Cola à publier la liste des organismes et scientifiques qu’elle finance pour mieux vendre ses sodas

Sous la pression de foodwatch, Coca-Cola publiait en 2016 les sommes versées à différentes institutions de recherche en santé pour promouvoir les édulcorants et ses boissons « light ». Résultat : pas moins de 7 millions d’euros injectés en France pour brouiller le débat sur l’obésité et le diabète et convaincre, par une stratégie de désinformation à la pointe, de l’intérêt nutritionnel des édulcorants (des « faux sucres » comme le controversé aspartame). Un exemple qui démontre pour foodwatch la capacité des lobbies à s’immiscer dans les débats publics sur l’alimentation et la santé et à mettre de gros sous sur la table pour préserver leurs intérêts au détriment de l’information et de la santé des consommateurs et consommatrices. Résultat : par l’action de foodwatch, les projecteurs sont braqués sur le géant du soda et ses activités de lobbying pour promouvoir ces « faux sucres ». 

2016 : Avec notre mobilisation, la France dit « non » au glyphosate en Europe pour les 15 ans à venir

En 2016, la France rejetait la position de la Commission européenne et le renouvellement de l’autorisation du pesticide le plus controversé et le plus vendu au monde.  Le Centre international de recherche sur le Cancer, agence de l’Organisation mondiale de la Santé, avait qualifié le pesticide en mars 2015 de « cancérogène probable ». D’après l’OMS, il encouragerait le développement de certains cancers. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a alerté en 2023 sur un potentiel effet perturbateur endocrinien de l’herbicide. Malheureusement, l’actualité du glyphosate est par la suite allée de mal en pis, pressant foodwatch et ses alliés, comme la Ligue contre le Cancer et Générations futures, à continuer le combat vent debout contre son autorisation en Europe. Près d’un demi-million de personnes soutiennent son interdiction  : restons mobilisé·es et soyons plus nombreux et nombreuses à leurs côtés !  

2019 : Bonduelle supprime des additifs controversés grâce à la mobilisation citoyenne

En 2017, foodwatch épinglait Bonduelle pour ses poêlées de légumes « rustiques » et « traditionnelles »  recelant pourtant des additifs controversés pour la santé, comme le nitrite de sodium (E250) et le nitrate de potassium (E252). Notre association lance alors une pétition, signée par près de 20 000 personnes, pour demander au fabricant de changer sa recette ou son emballage, s’insurgeant que des marques utilisent le marketing pour masquer ces additifs. Face à l’indignation des consommateurs et consommatrices, le géant des poêlées de légumes promet en 2017 la suppression de ces deux additifs… d’ici juin 2019. Un temps bien long, mais qui finit par aboutir sur une victoire ! Pour foodwatch, c’est encore une mobilisation qui a payé, et un combat qui continue pour interdire l’utilisation d’additifs controversés dans notre alimentation et exiger un étiquetage plus transparent des produits en contenant . 

2021 : un rapport parlementaire demande la fin des nitrites ajoutés dans l’alimentation

En janvier 2021, après plusieurs mois de travail avec les parties prenantes , la Mission d’information parlementaire sur « les sels nitrités dans l'industrie agroalimentaire » conclut à la nécessité de mettre fin aux nitrites et nitrates ajoutés dans la charcuterie.  Une victoire politique pour foodwatch qui appelle depuis novembre 2019 à l’interdiction de ces additifs dans notre alimentation. C’est aussi un coup porté au lobby de la charcuterie qui tentait de bâillonner notre mobilisation en attaquant en justice notre partenaire Yuka . Ce rapport parlementaire est une première étape vers une proposition de loi.  En juillet 2022, l’avis scientifique rendu par l’Anses, l’agence nationale de santé, confirme le lien entre risque de cancer et l’exposition à ces additifs via notre alimentation. Pour foodwatch et ses alliés, ce n’était que le début d’un combat de longue haleine et semé des embûches des lobbys, qui ont persisté, malgré les recommandations scientifiques et la mobilisation citoyenne dans une pétition qui atteindrait un demi-million de signatures,  à préserver leurs intérêts au détriment de la santé publique. Plus que jamais, il est nécessaire de sortir ces additifs de notre alimentation.  

2021 : dioxyde de titane (E171), après la France, l’Europe interdit enfin cet additif dangereux

En octobre 2021, le dioxyde de titane (E171), potentiellement cancérogène, a été interdit dans tous les produits alimentaires de l’Union européenne : une victoire après un long combat mené par foodwatch d’abord en France, puis en Europe. Dans l’alimentation, cet additif – un colorant blanc brillant - était surtout utilisé dans les bonbons et gâteaux. Après que foodwatch a obtenu sa suspension en France en 2020, les institutions européennes ont entériné son interdiction à partir de 2022, sur fond des conclusions rendues par l’autorité européenne de sécurité des aliments  (EFSA) : le E171 n’est « pas sûr dans l’alimentation ». Cette victoire essentielle prouve l’importance, une fois qu’une décision en faveur de la transparence et de la santé est prise au niveau national, de la porter à l’échelle européenne. La bonne nouvelle, réjouissante, n’a pas mis fin au combat de foodwatch contre la trop longue liste des plus de 300 additifs autorisés dans notre alimentation en Europe . 

2022 : succès pour foodwatch, avec la fin des dérivés de pétrole cancérigènes dans nos aliments

C’est une décision historique qui a marqué un des autres combats de longue date de foodwatch, en juin 2022 : après sept ans de bataille, des premiers tests effectués en laboratoire en 2015, puis en 2019 et 2021, à l’audition de notre association par l’Anses, en passant par le soutien de près d’une centaine de millier de personnes à notre pétition, les autorités européennes et les Etats membres suppriment des rayons des supermarchés les aliments contaminés par des dérivés d’hydrocarbures. Si cela peut paraître fou, jusqu’à cette date, les fabricants n’étaient pas contraints d’agir malgré le risque présenté par ces contaminations, invisibles à l’œil nu et potentiellement cancérigènes et génotoxiques. Au sein de l’Union européenne, il est ainsi fixé des seuils maximum stricts pour la présence d’huiles minérales aromatiques dans les produits alimentaires, une mesure entrée en vigueur immédiatement. 

2023 : foodwatch obtient l’agrément de défense des consommateurs !

En janvier 2023, près de 10 ans après la création de foodwatch en France, notre association loi 1901 reçoit l’agrément de défense des consommateurs et est ainsi reconnue officiellement par les pouvoirs publics comme représentative de leurs intérêts. Cet agrément donne encore plus de légitimité à foodwatch et donc plus de poids pour mener des actions en justice, accompagner des familles de victimes, se constituer partie civile dans les affaires pénales où des infractions au code de la consommation sont retenues, comme notre association l’a fait en 2018 dans le scandale des laits contaminés Lactalis, en 2019 dans l’affaire du « fichier Monsanto »,  ou encore en 2022 dans les scandales Buitoni et Nestlé

2023 : Lactalis mise en examen dans l’affaire du lait pour bébés contaminé à la salmonelle

Une bonne nouvelle tombe en février 2023 dans un dossier suivi de près par foodwatch : le géant Lactalis est mis en examen dans l'affaire des laits pour bébé contaminés à la salmonelle. Dans cette affaire, foodwatch et son avocat avaient relevé 12 infractions graves , ce qui nous avait amené à porter plainte aux côtés de familles en février 2018. Lactalis et la Société Laitière de Craon sont mises en examen pour tromperie aggravée, blessures involontaires et inexécution de mesures de retrait et rappel, et placées sous contrôle judiciaire avec un cautionnement de 300 000 euros chacune. On parle ici de la contamination de dizaines de bébés en France (et dans plus de 85 pays) par la bactérie de la salmonelle présente dans l’usine de Craon de Lactalis. 

2023 : « Stop aux arnaques », le gouvernement annonce la fin de la shrinkflation !

Un an et demi après les révélations fracassantes de foodwatch sur la shrinkflation, le Ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, annonce la fin de cette pratique abusive dans les supermarchés par un affichage obligatoire des changements de format des produits : un pas en avant pour la transparence et une victoire pour les plus de 50 000 personnes ayant demandé son interdiction . En septembre 2022, foodwatch avait révélé cette pratique qui consiste à réduire la taille d’un produit en en augmentant le prix et braqué les projecteurs sur les marques qui en usent comme Kiri, St Hubert, Saint Louis, Salvetat, Lindt ou Teisseire. Notre association avait dénoncé les coups de communication hypocrites de certains supermarchés , qui s’étaient lancés, après les annonces du gouvernement, dans une course à l’affichage de la shrinkflation en rayon, tout en la pratiquant eux-mêmes ! Rendez-vous en 2024 pour voir l'étiquetage de cette pratique  ! 

2024 : fraude alimentaire, foodwatch mobilisée sur le faux miel, une directive européenne vers plus de transparence

Depuis 10 ans, le travail de foodwatch se fait aussi en coulisses, au plus près des prises de décision politique. Dernier exemple en date dans la saga de longue haleine contre la fraude alimentaire au miel  : notre association est mobilisée, au niveau européen, pour que la révision du texte européen dit « directives petit-déjeuner », améliore la transparence de l’information donnée aux consommateurs et consommatrices sur le miel, les confitures et les jus de fruit. Au rayon miel, le texte actuel, qui émane de la Commission européenne et qui est déjà passé au Parlement européen, prévoit à l’heure où l’on rédige cet article, que les informations figurent clairement à côté du nom du produit, en ordre décroissant en pourcentage de l’origine des miels. L’objectif ? Mettre fin à l’opacité qui règne sur l’étiquetage de la provenance des miels dans les supermarchés. Affaire à suivre, de très près par foodwatch, et toujours avec votre soutien  ! 

Ces mobilisations, ces victoires, ce sont les vôtres ! Merci de les rendre possibles. Dans les années à venir, foodwatch continuera de mettre les pieds dans le plat, avec vous et pour vous !
L'équipe foodwatch France

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